samedi 19 mars 2011

DIEU DANS LA CRISE EN CÔTE D’IVOIRE

Depuis le mois de décembre 2010, les résultats conflictuels du second tour de l’élection présidentielle a plongé le pays des hommes de paix dans une escalade de violences qui s’étend chaque heure et crée la misère dans ce beau pays. Le grand constat que nous avons fait c’est le nom de Dieu qui est beaucoup utilisé par les clans en conflits et même tous les Ivoiriens. Partant de cette observation nous avons voulu proposer une réflexion sur la place de Dieu dans cette crise. Quelle est la place de Dieu dans cette crise ? Pourquoi employons-nous son nom dans nos interventions ? Quelle conception avons-nous de Dieu dans cette guerre ?
Comme nous venons de souligner, depuis le début de cette crise postélectorale, Dieu est beaucoup sollicité par l’ensemble des Ivoiriens. Certains l’implorent pour la paix, d’autres l’invoquent pour un soutien face à l’ennemi, d’autres encore lui confient la défaite de l’adversaire ou la victoire de son clan. Ainsi, chacun utilise Dieu en fonction de ses aspirations. En effet les discours des leaders des deux clans en conflit se terminent par des expressions : « Que Dieu bénisse et protège la Côte d’Ivoire ». Même pour aller en combat des soldats affirment ceci : " Dieu est avec nous donc nous gagnerons". Ainsi, dans des interventions nous constatons que chacun affirme avoir Dieu de son côté donc il gagnera ce conflit. Par ailleurs, lorsque les leaders font des adresses à leurs partisans, on entend des réponses telles que « Amen ». De même pendant des séances de prières, des personnes invoquent la puissance de Dieu contre les autres.
Par ailleurs, dans cette mouvance spirituelle, nous observons des signes miraculeux interprétés selon les clans et les positions. Nous avons une sauce dans laquelle est dessinée un cœur, la statue de la Vierge Marie à Agboville qui a changé de position, un signe de nuage à Adjamé, un arc-en-ciel entouré de soleil et d’autres manifestations dites miraculeuses. Que dire de toutes ces attitudes et signes ?
Nous sommes très heureux de cette effervescence religieuse, du fait que chacun puisse parler de Dieu. Oui dans cette misère, personne n’a oublié Dieu. On le voit partout, il est dans nos consciences et dans nos prières. L'observation que nous faisons à ce niveau est celle-ci:  « Tu honoreras le nom de Yahvé ». Retenons que le nom de Dieu ne peut être utilisé pour commettre le mal. Dieu n’est pas notre petit camarade de quartier. Que l’utilisation de son nom nous pousse à abandonner les armes et les discours guerrier. Oui chaque fois que nous utilisons le nom de Dieu pour maudire, tuer, inviter à la vengeance, à la haine, ce n’est pas le nom du Dieu de Jésus Christ. Ne prenons pas le nom de Dieu pour créer un mouvement de foule. N’utilisons pas le nom de Dieu sur nos lèvres tandis que nos cœurs font la guerre. Si nous aimons vraiment Dieu, si nous voulons que le Dieu de Jésus Christ bénissent notre pays, laissons les armes et les attitudes belliqueuses pour adopter cet ordre du Christ : « Aimez-vous les uns les autres ».
Concernant les différents signes miraculeux, loin de nous toute idée de doute, mais au lieu de voir des miracles partout, au lieu de rechercher des interprétations dans tout ce que nous voyons, posons des actes de paix. En lieu et place de signes, et de manifestations miraculeuses, le plus grand miracle que chacun de nous doit rechercher et demander à Dieu c’est la paix et le pardon. Ne regardons pas le ciel. Dieu nous demande de regarder dans notre quartier et parti politique. Le seul signe que nous offre Jésus est celui de Jonas, qui est celui de la conversion.
Chers frères et sœurs, que le nom de Dieu nous inspire au pardon, à l’amour. Soyons ouverts à l’Esprit de ce Dieu que nous invoquons. N’utilisons pas seulement son nom, pratiquons Ses commandements. Oui mon frère, ma soeur, ce Dieu que tu aimes tant et que tu invoques dans cette crise n’est pas loin de toi, il est à tes côtés, ce Dieu c’est ton frère d’Abobo, ta sœur du RHDP et ton frère du LMP.

Père Hervé Djadji Lajoie.

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