vendredi 17 décembre 2010

MEDITATION SUR LA CÔTE D’IVOIRE

Notre chère mère patrie, la Côte d’Ivoire vit une période inédite avec des évènements déplorables depuis la fin du second tour de l’élection présidentielle 2010 avec deux gouvernements synonyme de deux présidents comparables à deux républiques sur un même territoire ce qui couronne, amplifie, concrétise et matérialise la division des fils d’un même pays.

Après un temps de silence, d’observations nous avons jugé bon de reprendre l’écrit pour proposer nos réflexions et nos prières à tout un chacun. Oui nous n’avons aucune énergie, aucune force physique ni diplomatique pour résoudre cette équation dans laquelle est plongé notre pays, nous n’avons que nos yeux pour constater, nos analyses comme réconfort et Dieu pour espérance. C’est dans cette optique que nous nous coulons des larmes avec le prophète Jérémie (Jr 14) : " Que tombent de mes yeux mes larmes sans arrêter ni le jour ni la nuit. Elle est blessée d’une grande blessure, notre patrie, meurtrie d’une plaie profonde. Si je sors dans la campagne voici les victimes du glaive, si j’entre dans la ville voici les souffrants de la faim. Même le prêtre, même le prophète qui parcourt le pays ne comprend pas".
"As-tu donc rejeté la Côte d’Ivoire ? Es-tu pris de dégoût pour cette nation ? Pourquoi nous frapper sans remède ? Nous attendons la paix, et rien de bon, le temps du remède et voici l’épouvante. Seigneur, nous connaissons notre mal, notre propre faute, oui nous avons péché contre toi. Ne nous méprise pas à cause de ton nom ; n’humilie pas le trône de ta gloire. Rappelle-toi : Ne romps pas ton alliance avec nous".

Oui, chers Ivoiriens, nous récoltons aujourd’hui les fruits de plusieurs actes que nous avons tous semés. Dieu nous a plusieurs fois avertis, mais nous ne l’avons pas écouté. Nous avons entretenu et couvert le mensonge et le désordre : Boycotte actif, coups d’état de 1999, divisions du pays depuis septembre 2002, déchets toxiques etc ... Personne n’est coupable de crime et de désordre dans ce pays, l’hypocrisie et la roublardise sont devenues des valeurs, même tous ceux qui sont venus nous aider dans cette guerre sont rentrés dans cette danse.

Dans un pays où le mensonge est devenu une norme, où les accords de paix sont signés dans le mensonge, dans un pays où l’on dit une vérité en fonction du mentor politique, dans un pays où la fin justifie les moyens : on tombe dans le gouffre.
Mais fiers Ivoiriens, ne désespérons pas. Dieu nous aidera. Nous allons sortir de cette crise car les deux camps sont capables de se surpasser au nom de la patrie. Ivoiriens gardons la joie.  Nous traversons le désert, mais ce Dieu que nous invoquons est avec nous : il s’appelle l’Emmanuel et nous sommes dans le mois de la naissance de ce Dieu. Oui le jour vient et il est proche où « on ne lèvera plus l’épée nation contre nation, on ne s’entrainera plus pour la guerre ».

Fiers Ivoiriens, partisans des deux camps, chers leaders politiques, le Seigneur nous donnera la paix. Seulement il veut notre sincérité, il veut la vérité, il veut que nous sortions de nos intérêts égoïstes et que nous nous parlions, oui nous pouvons nous parler entre nous pas en terme d’accord mais entre des frères qui veulent la paix et qui se débarrassent de toute idée de pouvoir car au commencement était la Parole et la Parole s’est faite chaire et a habité parmi nous pour que nous nous parlions.


Père Hervé Djadji La joie