dimanche 20 novembre 2011

ÊTRE MARTYR

                                             ÊTRE MARTYR
Dans toutes sociétés, l’implantation des valeurs telles que la justice, l’amour, l’honnêteté, le droit et l’éradication des vices ne se fait pas de manière paisible, sur des rails, dans un tunnel. En effet, la rencontre entre le bien et le mal produit des chocs, des étincelles. Partant de ce qui précède nous nous interrogeons : Peut-on trouver aujourd’hui des martyrs dans nos sociétés ? Peut-on avoir des martyrs pour le bien des autres ? Sommes-nous capables aujourd’hui de résister en Afrique face aux vices au prix de notre vie ? Peut-on trouver des hommes et des femmes dignes, prêts à se sacrifier pour une société africaine juste ? Ce sont ces questions  que nous tenterons de répondre à travers cette réflexion.
Dans l’antiquité, l’histoire de la philosophie nous présente le martyr d’un des pères de la pensée, mort au nom de ses convictions et de sa vision de la vie différente de celle des ses contemporains surtout des responsables de la cité. Ainsi Socrate fut tué à cause de sa philosophie, de sa conception de la vie.
Dans la Bible, l’Ancien Testament nous révèle de grandes figures du prophétisme, maltraitées, martyrisées qui ont combattu pour l’instauration de la vérité. Ces prophètes ont lutté, souffert au nom de leurs convictions. Nous pouvons citer le roi David, Jérémie, Elie, Elysée, les martyrs Maccabéens ect. Le Nouveau Testament va dans le sens de l’Ancien. Cette partie de la Bible met en relief la lutte menée par des personnes au nom de la Bonne Nouvelle et qui ont connu le martyr. Nous pouvons nommer Jean-Baptiste, Pierre et Paul, Etienne, Jacques et surtout notre Seigneur Jésus qui a subi l’humiliation de la croix au nom de son amour pour le monde. Le Christ est devenu le symbole de tous les grands révolutionnaires qui luttent pour que les autres soient heureux. Oui lui l’arbre frais il a subi le martyr. Qu’en sera-t-il de l’arbre frais ?
A travers cette parole, le Christ annonçait le martyr, la persécution et les misères de tous ceux qui attaqueront les symboles du mal dans la société pour y instituer et instaurer des valeurs morales et éthiques. Outre l’histoire biblique, nous connaissons des hommes et des femmes qui ont dit non et qui disent non aux idéologies sataniques, aux vices jusqu’au bout en refusant une promotion pour nuire à l’autre. Par conséquent aujourd’hui, nous pouvons dire non et accepter de souffrir. Nous sommes capables de refuser et d’être des martyrs. (Car le sang d’un vrai martyr fait naître le bien). Loin de nous toute idée de pousser au martyr et glorifier le martyr mais nous proposons une  résistance au mal politique, économique, spirituel et social. Que chacun se dise que ma résistance, mon sacrifice peut permettre aux générations à venir de vivre épanouis. Mais, nous ne devons pas être des martyrs qui sont célébrés, parce qu’ils sont morts pour une personne assoiffée de pouvoir et d’hégémonie.
 Oui résistons. Courage à tous ses jeunes qui refusent d’être enrôlés pour la guerre, ces filles qui résistent à la prostitution au nom d’un concours, courage à tous ceux qui souffrent dans les entreprises, dans les ministères, dans des villages, villes parce qu’ils disent non. Ceux qui n’ont pas encore eu ce courage, allez, sacrifions nous luttons, résistons que par nous le mal n’entre pas dans nos sociétés. Car comme dit le Christ,  aimez c’est donner sa vie. Soyons capables de vivre et d’agir autrement, au nom du bien.
P. Hervé Djadji La joie  

lundi 7 novembre 2011

 05/11/2011/ Article d’un retour au continent natal (Pour le repos de l’âme de ma fille Roseline)
Retournons, vraiment retournons. L’Europe et l’Amérique regorgent de vaillants et intelligents fils et filles venus de l’Afrique. Certains sont étudiants et d’autres ont terminé leurs études. D’autres encore occupent des fonctions importantes, plusieurs sont des aventuriers sans rien faire. Après tant d’années passer chez l’homme blanc, Que faire ? Demeurer en occident ou repartir ? Ces interrogations qui soulèvent des problèmes existentiels méritent d’être traitées avec méditation, recul et minutie.
Rester : Avec le temps occidental meublé de saisons impressionnantes avec ses décalages horaires, son soleil d’été fascinant, son printemps adorable et son hiver changeant, admirable avec son lot de neiges magnifique ainsi que son automne désirable, on ne peut que vouloir rester. Car l’Afrique avec son soleil brulant, casse-peau qui noirci et donne une chaleur intenable suivi des céphalées, rester en Europe serait mieux. Rester est donc « meilleurs » comme disent les Abidjanais. Oui pourquoi partir ? Repartir en Afrique ? Pour quelles raisons ? L’Europe avec les « djossis » (Travail en Nouchi : manière populaire de s’exprimer en Côte d’Ivoire) et les rémunérations qui permettent de subvenir aux besoins est un paradis. Pourquoi donc repartir quand on a une couverture sociale, une sécurité, les droits respectés et considéré par les parents et amis restés au pays.
Ainsi avec toutes les garanties que nous offre l’Europe, nous préférons rester. Oui nous préférons le peu que nous gagnons en Europe que la joie de l’Afrique. Cependant, chers frères malgré les allocations, la sécurité sociale et autres avantages que nous avons en Europe repartir chez nous est la meilleure solution. Repartir en Afrique pour faire partager nos expériences, apporter notre pierre à la construction de notre continent c’est ce que l’Afrique attend de ses fils en diaspora. Car lorsque les Européens sont arrivés chez nous en Afrique, l’histoire nous informe qu’ils sont repartis chez eux avec nos richesses pour construire l’Europe. A notre tour, apprenons leur science, profitons de leur générosité, utilisons les relations et autres formes d’amitié, prenons leur feu de connaissance, mettons nous à leur école et repartons chez nous.
Rester pour transférer des sommes colossales pour l’organisation des funérailles, mariages et autres manifestations en Afrique n’aide pas notre continent. En effet, l’Afrique n’a pas besoin de nos western union. Elle a besoin de tous ses fils et filles revenus de partout pour soutenir et sauver la mère patrie malade. N’ayons pas peur de revenir. N’ayons pas peur de la sorcellerie, de la guerre et des hommes politiques. Si nous ne repartons pas nous allons subir les décisions de ceux qui sont restés. Si nous repartons tous, l’Afrique gagnera. Mais si nous restons, ce sont encore des braves et forts fils et filles que l’Afrique perdra comme au temps de l’esclavage. Repartons : Oui comme chante le psalmiste « Ils s’en vont tout fatiguer ils reviennent en chantant ». Sursum corda : Levons nous et partons semer la joie. Levons-nous car nos forêts et nos tambours nous attendent.
P. Djadji La joie

AFRIQUE : Du collectif destructeur au collectif pensant

06/11/22 : AFRIQUE : Du collectif destructeur au collectif pensant
Cette méditation se présente comme une pierre à la construction de notre chère Afrique. Après cinq décennies d’indépendance, normalement synonyme de maturité, notre mère l’Afrique ploie sous le poids de la croix. Elle n’arrive pas à se mettre au niveau des autres continents en ce qui concerne le développement ou les infrastructures. Elle est en retard à tous les rendez-vous de la construction de notre planète. Quelles sont les causes de ce retard de l’Afrique ? Pourquoi notre continent reste sous-développé malgré la volonté de ses fils et ses richesses ? A partir d’une analyse minutieuse sur les maux qui minent l’Afrique et qui font dire à Ela que l’Afrique est mal partie, nous pouvons déduire que notre continent est atteint d’une maladie pernicieuse qui l’handicape dans son partenariat avec les autres continents. Ce mal qui mine l’Afrique provient de plusieurs causes. D’après l’écrivain nigérian Chinua Achebe, dans son contact avec l’occident, les sociétés africaines ce sont effondrées.
Pour lui, l’intrusion de la modernité en Afrique a déstabilisé les piliers des sociétés, d’où le titre de son roman : Le monde s’effondre. Cet effondrement des sociétés africaines a été effectif et continue encore aujourd’hui grâce à l’appui de réseaux destructeurs et de collectifs nuisibles. En effet, certains fils et filles d’Afrique soutenus par d’autres forces occultes tapis dans l’ombre ont pour mandat la destruction de notre continent : à travers des réseaux de vente d’Armement, en union avec des politiciens, soutenus par des organismes mafieux, les collectifs destructeurs implantent l’anarchie en Afrique. Mais face à ces réseaux, que faire ? Comment faire obstacle à ce collectif destructeur pour permettre aux Africains de souffler ?
Devant ces réseaux, d’autres Africains doivent opposer un autre réseau, celui d’un collectif pensant constructif. C’est donc en évoluant en synergie que les Africains pourront connaître la paix. En effet, dans tous les domaines : scientifique, économique, culturel et politique, les Africains doivent créer un grand réseau de penseurs. Il faut un collectif pensant comme le souligne l’écrivain Algérien Yasmine. Ainsi la renaissance de l’Afrique passerait par un rassemblement de toutes les compétences et non dans la dispersion des forces et des intelligences. C’est donc dans la synergie que nous pourrons sortir de l’attitude du bouc émissaire pour utiliser l’expression de la Camerounaise Axelle Kabou.
Si donc l’Afrique veut atteindre la voie du développement, ses fils et filles en diaspora et ceux qui résident en Afrique doivent créer un collectif de penseurs qui fera bloc face au collectif destructeur. Cependant ce collectif pensant ne doit pas être un fruit de la volonté politique. Tous les collectifs pensant ne doivent pas être liés aux hommes politiques africains et aux organismes internationaux. Ils doivent se constituer par inspiration, et volonté de développer leur continent. Si les Africains ne se constituent pas en collectifs pensant capables d’imposer aux politiques africaines leur pensée, l’Afrique sera toujours manipulée par des politiciens et le résultat que nous aurons s’appellera : guerre, misère, tribalisme, enrichissement illicite.
En somme, les Africains de bonne volonté ne doivent pas évoluer dans la division ou de manière isolée. C’est la synergie des pensées, l’union des énergies, la création d’un vaste réseau de pensée qui pourra ramener nos hommes politiques à l’ordre.
 P. Hervé Djadji

dimanche 8 mai 2011

COMMENTAIRE DES TEXTES DU 3è DIMANCHE DE PÂQUES


Textes du dimanche 8 mai 2011
1ère Lecture : Lecture du livre des Actes des Apôtres
Le jour de la Pentecôte, Pierre, debout avec les onze autres Apôtres, prit la parole ; il dit d'une voix forte : « Habitants de la Judée, et vous tous qui séjournez à Jérusalem, comprenez ce qui se passe aujourd'hui, écoutez bien ce que je vais vous dire. Il s'agit de Jésus le Nazaréen, cet homme dont Dieu avait fait connaître la mission en accomplissant par lui des miracles, des prodiges et des signes au milieu de vous, comme vous le savez bien. Cet homme, livré selon le plan et la volonté de Dieu, vous l'avez fait mourir en le faisant clouer à la croix par la main des païens. Or, Dieu l'a ressuscité en mettant fin aux douleurs de la mort, car il n'était pas possible qu'elle le retienne en son pouvoir. En effet, c'est de lui que parle le psaume de David : Je regardais le Seigneur sans relâche, s'il est à mon côté, je ne tombe pas. Oui, mon cœur est dans l'allégresse, ma langue chante de joie ; ma chair elle-même reposera dans l'espérance :
tu ne peux pas m'abandonner à la mort ni laisser ton fidèle connaître la corruption. Tu m'as montré le chemin de la vie, tu me rempliras d'allégresse par ta présence. Frères, au sujet de David notre père, on peut vous dire avec assurance qu'il est mort, qu'il a été enterré, et que son tombeau est encore aujourd'hui chez nous. Mais il était prophète, il savait que Dieu lui avait juré de faire asseoir sur son trône un de ses descendants. Il a vu d'avance la résurrection du Christ, dont il a parlé ainsi : Il n'a pas été abandonné à la mort, et sa chair n'a pas connu la corruption. Ce Jésus, Dieu l'a ressuscité ; nous tous, nous en sommes témoins. Élevé dans la gloire par la puissance de Dieu, il a reçu de son Père l'Esprit Saint qui était promis, et il l'a répandu sur nous : c'est cela que vous voyez et que vous entendez. »

Psaume : Ps 15, 1-2a.5, 7-8, 9-10, 2b.11
R/ Tu m'as montré, Seigneur, le chemin de la vie
Garde-moi, mon Dieu : j'ai fait de toi mon refuge.
J'ai dit au Seigneur : « Tu es mon Dieu !
Seigneur, mon partage et ma coupe :
de toi dépend mon sort. »
Je bénis le Seigneur qui me conseille :
même la nuit mon coeur m'avertit.
Je garde le Seigneur devant moi sans relâche ;
il est à ma droite : je suis inébranlable.

Mon coeur exulte, mon âme est en fête,
ma chair elle-même repose en confiance :
tu ne peux m'abandonner à la mort
ni laisser ton ami voir la corruption.

Je n'ai pas d'autre bonheur que toi.
Tu m'apprends le chemin de la vie :
devant ta face, débordement de joie !
A ta droite, éternité de délices !

2è Lecture : Lecture de la première lettre de saint Pierre Apôtre
Frères,
vous invoquez comme votre Père celui qui ne fait pas de différence entre les hommes, mais qui les juge chacun d'après ses actes ; vivez donc, pendant votre séjour sur terre, dans la crainte de Dieu. Vous le savez : ce qui vous a libérés de la vie sans but que vous meniez à la suite de vos pères, ce n'est pas l'or et l'argent, car ils seront détruits ; c'est le sang précieux du Christ, l'Agneau sans défaut et sans tache. Dieu l'avait choisi dès avant la création du monde, et il l'a manifesté à cause de vous, en ces temps qui sont les derniers. C'est par lui que vous croyez en Dieu, qui l'a ressuscité d'entre les morts et lui a donné la gloire ; ainsi vous mettez votre foi et votre espérance en Dieu.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
Le troisième jour après la mort de Jésus, deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem, et ils parlaient ensemble de tout ce qui s'était passé. Or, tandis qu'ils parlaient et discutaient, Jésus lui-même s'approcha, et il marchait avec eux. Mais leurs yeux étaient aveuglés, et ils ne le reconnaissaient pas. Jésus leur dit : « De quoi causiez-vous donc, tout en marchant ? » Alors, ils s'arrêtèrent, tout tristes. L'un des deux, nommé Cléophas, répondit : « Tu es bien le seul de tous ceux qui étaient à Jérusalem à ignorer les événements de ces jours-ci. ». Il leur dit : « Quels événements ? » Ils lui répondirent : « Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth : cet homme était un prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple. Les chefs des prêtres et nos dirigeants l'ont livré, ils l'ont fait condamner à mort et ils l'ont crucifié. Et nous qui espérions qu'il serait le libérateur d'Israël ! Avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c'est arrivé. A vrai dire, nous avons été bouleversés par quelques femmes de notre groupe. Elles sont allées au tombeau de très bonne heure, et elles n'ont pas trouvé son corps ; elles sont même venues nous dire qu'elles avaient eu une apparition : des anges, qui disaient qu'il est vivant. Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l'avaient dit ; mais lui, ils ne l'ont pas vu. ». Il leur dit alors : « Vous n'avez donc pas compris ! Comme votre coeur est lent à croire tout ce qu'ont dit les prophètes ! Ne fallait-il pas que le Messie souffrît tout cela pour entrer dans sa gloire ? ». Et, en partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur expliqua, dans toute l'Écriture, ce qui le concernait.
Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit semblant d'aller plus loin.
Mais ils s'efforcèrent de le retenir : « Reste avec nous : le soir approche et déjà le jour baisse. » Il entra donc pour rester avec eux. Quand il fut à table avec eux, il prit le pain, dit la bénédiction, le rompit et le leur donna. Alors leurs yeux s'ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. Alors ils se dirent l'un à l'autre : « Notre coeur n'était-il pas brûlant en nous, tandis qu'il nous parlait sur la route, et qu'il nous faisait comprendre les Écritures ? »
A l'instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons, qui leur dirent : « C'est vrai ! Le Seigneur est ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre. ». A leur tour, ils racontaient ce qui s'était passé sur la route, et comment ils l'avaient reconnu quand il avait rompu le pain.

Commentaire : Dimanche du co-cheminement :
Les textes de ce dimanche, nous orientent dans l’esprit pascal. En effet, dans le livre des Actes des apôtres, Pierre par l’avènement de l’Esprit-Saint retrouve le courage et annonce aux Juifs que Jésus est effectivement ressuscité. Dans la deuxième lecture, Jésus est présenté comme symbole d’unité. En lui et par lui toutes les barrières ethniques, sociales et politiques n’ont plus de sens. Et Pierre présente le sang du Christ comme source du salut et de rédemption de l’humanité. Il fait une précision de taille en affirmant que l’or, l’argent et le pouvoir qui sont à l’origine des guerres, des persécutions et atrocités dans le monde ne pourront donner à l’homme le salut, la joie et le bonheur, car toutes les richesses et pouvoirs seront détruits. Seul le Christ est éternel. Dans l’Évangile, il est question des disciples qui co-cheminent avec le Christ. Il marche avec lui sans le connaître. Et après un temps d’entretien, il découvre le Christ dans le mystère de l’Eucharistie. Ainsi, la célébration de l’Eucharistie est le lieu par excellence de la présence et de la rencontre avec le Christ. De même, cette péricope nous montre que le Ressuscité est avec nous, il marche avec nous, il nous parle, il nous conduit : donc, soyons sans crainte car le Ressuscité est à nos côtés.

A DIMANCHE PROCHAIN
Père Hervé Djadji La joie.

jeudi 5 mai 2011

DIEU ET LA QUESTION DU MAL DANS LE CONTEXTE DE LA GUERRE EN CÔTE D’IVOIRE

« A vous chers frères et sœurs Ivoiriens, vous qui avez subis des atrocités, vous qui souffrez dans votre chair et dans votre âme, vous qui avez perdu la vie, recevez nos réconforts et soutiens, reposez en paix. A toi ma patrie, mon pays qui m’a vu naître, compassion et espérance ».
Nous nous proposons de mener une méditation sur Dieu et la question du mal dans la situation de guerre en Côte d’Ivoire à cause de plusieurs questions et interpellations au sujet de Dieu et le mal. Oui plusieurs compatriotes, dans leur désespoir et devant la souffrance maudissent Dieu, tandis que d’autres doutent de sa puissance ou de son pouvoir, d’autres encore épousent l’idée selon laquelle Dieu n’est qu’une invention des colonisateurs dans le but d’exploiter l’Afrique. Ainsi, les interrogations que suscite la guerre en Côte d’Ivoire sont d’ordre existentiel et spirituel : Dieu a-t-il disparu ? La religion n’est-elle pas l’opium du peuple ? Pourquoi le mal triomphe t-il ? Pourquoi des guerres atroces dans le monde ? Pourquoi Dieu reste-t-il silencieux face à la misère des Africains ? Disait miss Djika. A travers ces méditations à plusieurs parties, nous tenterons de répondre à ces doutes et interrogations qui font chanceler la foi des Ivoiriens et d’autres chrétiens face à des épreuves et atrocités de la vie.

Première étape de la méditation : Dieu et l’origine du mal.
Qui a créé le mal ? Qui est l’auteur du mal ?
« Je crois en Dieu le Père tout Puissant, créateur du ciel et de la terre, de l’univers visible et invisible ».
Cette affirmation du credo tranche apparemment la question du mal. En effet, si Dieu est le créateur de tout l’univers visible et invisible ainsi que de son contenu nous pouvons vite conclure qu’il est à l’origine du mal. Car tout a été créé par lui, en lui et pour lui comme l’affirme Saint Paul dans sa lettre aux Colossiens, parlant de la préexistence et de la primauté du Christ. Est-ce que cette affirmation du credo suffit pour soutenir la thèse selon laquelle Dieu a créé le mal ?
Nous pensons que soutenir cette position à partir du credo, est un raccourci à éviter. En effet, lorsque nous scrutons la péricope de la création dans le livre de la Genèse, nous pouvons mieux comprendre Dieu et la question du mal. L’auteur de la péricope de (Gn 1,3-31), nous présente la création telle que créée par Dieu. Le constat que nous faisons dans cette création, c’est qu’elle est bonne ou était bonne. Dans ce texte, à six reprises cette expression « Et Dieu vit que cela était bon » revient et est reprise après chaque acte de création. Et pour la septième fois, à la fin de tout, nous avons cette appréciation : « Dieu vit tout ce qu’il avait fait. Voilà c’était très bon » Gn 1,31. 
Donc après chaque acte, Dieu voit que c’était bon et à la fin après avoir admiré, regardé ses créatures, son œuvre, Dieu couronne son appréciation par « très bon ». Dès lors, nous comprenons que la création est teintée de la bonté de Dieu. Tout ce que Dieu a créé ne pouvait être que bon. Car la Bonté, la Beauté, le Bien et l’excellent font partie de l’être de Dieu. Par conséquent, en Dieu il ne peut avoir le mal, et Dieu ne peut être à l’origine du mal, car en lui il n’y a que lumière et point de ténèbres. C’est ce que Jacques Maritain appelle l’innocence absolue de Dieu. Cette Innocence absolue de Dieu est soutenue par Thomas d’Acquin qui souligne qu’il n’y a aucun lien de causalité entre Dieu et le mal.
A partir de cette analyse, nous pouvons déduire que Dieu n’est pas auteur du mal. Car s’il était à l’origine du mal, il ne serait plus Dieu : en effet, Dieu ne peut être aucunement lié au mal. Du coup qui est l’auteur du mal ? Est-ce l’homme qui est à la base du mal ? Ou encore le mal est-il apparu de manière spontanée ? Telles sont les questions que nous tenterons de répondre dans la deuxième étape de notre méditation.

À bientôt,
Père Hervé Djadji.

dimanche 1 mai 2011

CRISE EN CÔTE D’IVOIRE ET BEATIFICATION DU PAPE JEAN-PAUL II

Après le tournant qu’ont pris les évènements en Côte d’Ivoire, avec les bombardements et la chute du président Laurent Gbagbo, nous avons gardé un temps de silence méditatif pour observer et constater l’évolution des choses dans ce pays. Après ce moment de méditation et avec les fêtes pascales, nous reprenons notre arme de sensibilisation qui se résume à des réflexions que nous proposons depuis les campagnes électorales. Aujourd’hui notre méditation concerne la crise ivoirienne et la béatification du pape Jean-Paul II de vénérée mémoire. En quoi consiste une telle réflexion ? Pourquoi un lien entre la crise ivoirienne et la béatification ?
L’Église universelle vient de célébrer la béatification du pape Jean-Paul II en ce dimanche 01 mai 2011 au Vatican. Cet évènement intervient au moment où la Côte d’Ivoire un pays qui a connu trois visites de ce pape, couronné par l’inauguration et la consécration de la Basilique Notre Dame de Yamoussoukro, ce pays rencontre d’énormes difficultés. Nous saisissons cette opportunité de la béatification du Saint Père, pour lui demander d’intercéder pour ce pays qu’il a tant aimé. Oui, Bienheureux Jean Paul II, toi qui as tant lutté pour la dignité humaine, prie pour notre pays dans lequel, la dignité de la personne humaine est bafouée, l’homme n’est plus considéré comme étant l’image de Dieu. Bienheureux Jean-Paul II en ce jour de ta béatification, intercède pour les Ivoiriens qui vivent aujourd’hui dans la peur, la haine, la violence.
Oui le pays dans lequel tu as foulé trois fois les pieds, le pays où tu as inauguré la Basilique Notre Dame de la Paix n’est plus en paix, il est devenu le pays de la guerre, le pays des bombardements, un pays sans droit, un pays de massacres, un pays qui voit ses enfants fuir dans toutes les directions. Bienheureux Jean-Paul II, nous comptons sur tes prières, au nom de tous ces Ivoiriens qui t’ont accueilli dans la joie, au nom de tous ces Ivoiriens que tu as bénis trois fois (ce qui signifie la perfection), nous invoquons ta médiation. Penses-à-nous dans tes prières, que notre pays retrouve sa joie de vivre et sa paix. Nous voyons en ta béatification qui intervient au moment où la Côte d’Ivoire est dans la tombe, un signe d’espérance et de résurrection. Puisse par ton intercession les Ivoiriens soient éclairés par l’Esprit Saint et voient en l’autre malgré les différences, une image de Dieu à aimer et retrouvent la paix de vivre : Seigneur écoute nous.
Bienheureux Jean-Paul II : Priez pour nous
N.B : Nous invitons tous les Ivoiriens et amis de la Côte d’Ivoire à méditer le Rosaire chaque jour pendant neuf jours en l’honneur de Jean-Paul II pour la paix en Côte d’Ivoire. Nous pouvons débuter cette neuvaine dès demain.
P. Djadji La Joie. 

MEDITATION DU 2è DIMANCHE DE PÂQUES (A)


Textes du dimanche 1er mai
1ère lecture : Ac 2, 42-47 (La communauté fraternelle des premiers chrétiens)
Dans les premiers jours de l"Église, les frères étaient fidèles à écouter l'enseignement des Apôtres et à vivre en communion fraternelle, à rompre le pain et à participer aux prières. La crainte de Dieu était dans tous les coeurs ; beaucoup de prodiges et de signes s'accomplissaient par les Apôtres.
Tous ceux qui étaient devenus croyants vivaient ensemble, et ils mettaient tout en commun ; ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, pour en partager le prix entre tous selon les besoins de chacun.
Chaque jour, d'un seul coeur, ils allaient fidèlement au Temple, ils rompaient le pain dans leurs maisons, ils prenaient leurs repas avec allégresse et simplicité. Ils louaient Dieu et trouvaient un bon accueil auprès de tout le peuple. Tous les jours, le Seigneur faisait entrer dans la communauté ceux qui étaient appelés au salut.
Psaume : Ps 117, 1.4, 13-14, 19.21, 22-23, 24-25
R/ Éternel est son amour !
Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !
Qu'ils le disent, ceux qui craignent le Seigneur :
Éternel est son amour !

On m'a poussé, bousculé pour m'abattre ;
mais le Seigneur m'a défendu.
Ma force et mon chant, c'est le Seigneur ;
il est pour moi le salut.

Ouvrez-moi les portes de justice :
j'entrerai, je rendrai grâce au Seigneur.
Je te rends grâce car tu m'as exaucé :
tu es pour moi le salut.

La pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d'angle :
c'est là l'oeuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux.

Voici le jour que fit le Seigneur,
qu'il soit pour nous jour de fête et de joie !
Donne, Seigneur, donne le salut !
Donne, Seigneur, donne la victoire !
2ème lecture : 1P 1, 3-9 (L'espérance des baptisés)
Béni soit Dieu, le Père de Jésus Christ notre Seigneur : dans sa grande miséricorde, il nous a fait renaître grâce à la résurrection de Jésus Christ pour une vivante espérance, pour l'héritage qui ne connaîtra ni destruction, ni souillure, ni vieillissement. Cet héritage vous est réservé dans les cieux, à vous que la puissance de Dieu garde par la foi, en vue du salut qui est prêt à se manifester à la fin des temps.
Vous en tressaillez de joie, même s'il faut que vous soyez attristés, pour un peu de temps encore, par toutes sortes d'épreuves ; elles vérifieront la qualité de votre foi qui est bien plus précieuse que l'or (cet or voué pourtant à disparaître, qu'on vérifie par le feu). Tout cela doit donner à Dieu louange, gloire et honneur quand se révélera Jésus Christ, lui que vous aimez sans l'avoir vu, en qui vous croyez sans le voir encore ; et vous tressaillez d'une joie inexprimable qui vous transfigure, car vous allez obtenir votre salut qui est l'aboutissement de votre foi.
Evangile : Jn 20, 19-31, (Apparition du Christ huit jours après Pâques)
C'était après la mort de Jésus, le soir du premier jour de la semaine. Les disciples avaient verrouillé les portes du lieu où ils étaient, car ils avaient peur des Juifs. Jésus vint, et il était là au milieu d'eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! »
Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur.
Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m'a envoyé, moi aussi, je vous envoie. »
Ayant ainsi parlé, il répandit sur eux son souffle et il leur dit : « Recevez l'Esprit Saint. Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis ; tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus. »
Or, l'un des Douze, Thomas (dont le nom signifie : Jumeau) n'était pas avec eux quand Jésus était venu.
Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l'endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »
Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d'eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! »
Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d'être incrédule, sois croyant. »
Thomas lui dit alors : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Jésus lui dit : « Parce que tu m'as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »
1l y a encore beaucoup d'autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas mis par écrit dans ce livre.
Mais ceux-là y ont été mis afin que vous croyiez que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu, et afin que, par votre foi, vous ayez la vie en son nom.

Commentaire : Dimanche de la paix
En ce Second dimanche de la Résurrection, que nous pouvons appeler Dimanche de la paix, la péricope tirée du livre des Actes des apôtres nous révèle la vie des apôtres et disciples du Christ après Pâques. En effet, après la mort et la résurrection de leur Maître et Seigneur, les apôtres et disciples du Christ vont vivre ensemble à Jérusalem jusqu’à la venue de l’Esprit Saint selon les vœux du Christ. Ce qu’il faut retenir de cette première communauté, c’est la mise en pratique de l’héritage d’amour, de fraternité, de joie et de charité laissé par Jésus. Dès lors tous les chrétiens sont invités à imiter cette première communauté. Nous sommes donc appelés à ne pas nous écarter de la vie de cette communauté. Quant à la deuxième lecture, elle nous invite à la foi malgré les épreuves de la vie. Épreuves qui, selon l’apôtre Pierre vérifie la qualité de la foi. Ainsi chrétiens nous sommes appelés à l’espérance et à la persévérance dans notre cheminement avec le Christ. Car avec le Christ si nous persévérons nous obtiendrons les grâces recherchées.
Dans l’Évangile, l’aspect de l’apparition de Jésus que nous retenons dans ce texte johannique, c’est la paix que le ressuscité donne ou offre aux apôtres. En effet dans ce récit, à trois reprises, Jésus dit ceci : « la paix soit avec vous ». Cette parole du Ressuscité est très importante pour la société actuelle. Si Jésus donne la paix aux apôtres et les envoie porter cette paix au monde, c’est parce que pour le ressuscité, tout passe par la paix. Oui sans la paix dans le monde, sans la paix dans nos cœurs, sans la paix dans nos familles, sans la paix dans nos lieux de travail, nous ne pouvons pas connaître la joie.
C’est dans cette optique que dans cette société où la guerre, la force, le pouvoir de détruire l’autre et la persécution sont devenus des vertus, demandons au Christ de nous donner la paix et de susciter dans nos sociétés des hommes et des femmes de paix, capables de tout résoudre par la paix dans nos pays, dans nos familles, dans nos bureaux et lieux de travail. Disons ensemble : Seigneur donnes nous ta paix, donnes nous cette paix qui ne passe pas par l’injustice, ni par la violence.
Chrétiens, si le Christ nous offre la paix, c’est pour nous inviter à être non pas des anges de paix, c'est-à-dire des gens qui parlent de paix alors que leurs cœurs et leurs actes sont pour la guerre, mais à être des hommes de paix. Chrétiens, chaque fois que nous optons pour la guerre, la violence, la haine, l’écrasement du faible, nous nous éloignons du Christ ressuscité. Car la guerre et la violence sont des armes sataniques, alors que la paix est la volonté du Christ.
Intention de la semaine : Que chacun demande au Christ de donner la paix à sa famille, ses amis, dans son cœur, dans son pays et dans le monde entier.
Saint de la semaine : Invoquons le soutien et l’intercession du Bienheureux Jean-Paul II, pour les bénédictions.
Culture religieuse : Qu’est ce qu’une béatification ?
La béatification est la dernière étape avant de canoniser dans l’Église Catholique romaine une personne sainte. La béatification c’est donc le fait de déclarer quelqu’un bienheureux. Notons que le bienheureux n’est pas encore déclaré Saint, mais partage déjà aux yeux de l’Église le bonheur de Dieu. Ce titre est donné par décret et est lu lors de la liturgie solennelle. Le bienheureux peut recevoir un culte public mais de manière restreinte. Le bienheureux n’est pas encore saint, mais n’est pas loin d’être saint. C’est le cas du Pape Jean-Paul II qui sera déclaré ce dimanche.
A LA SEMAINE PROCHAINE
P. Hervé Djadji La joie

dimanche 27 mars 2011

COMMENTAIRE DU TROISIEME DIMANCHE DE CARÊME DE L’ANNEE A



Textes du dimanche 27 mars 2011

PREMIERE LECTURE - Exode 17, 3-7
Les fils d'Israël campaient dans le désert à Rephidim,3 et le peuple avait soif.
Ils récriminèrent contre Moïse :
« Pourquoi nous as-tu fait monter d'Egypte ?
Etait-ce pour nous faire mourir de soif
avec nos fils et nos troupeaux ? »
4 Moïse cria vers le Seigneur :
« Que vais-je faire de ce peuple ?
Encore un peu, et ils me lapideront ! »
5 Le Seigneur dit à Moïse :
« Passe devant eux,
emmène avec toi plusieurs des anciens d'Israël,
prends le bâton avec lequel tu as frappé le Nil, et va !
6 Moi, je serai là, devant toi,
sur le rocher du mont Horeb.
Tu frapperas le rocher,
il en sortira de l'eau, et le peuple boira ! »
Et Moïse fit ainsi sous les yeux des anciens d'Israël.
7 Il donna à ce lieu le nom de Massa (c'est-à-dire : « défi »)
et Mériba (c'est-à-dire : « Accusation »),
parce que les fils d'Israël avaient accusé le Seigneur,
et parce qu'ils l'avaient mis au défi, en disant :
« Le Seigneur est-il vraiment au milieu de nous,
ou bien n'y-est-il pas ? »

PSAUME 94 ( 95 )
1 Venez, crions de joie pour le Seigneur,
acclamons notre Rocher, notre salut !
2 Allons jusqu'à lui en rendant grâce,
par nos hymnes de fête acclamons-le !
6 Entrez, inclinez-vous, prosternez-vous,
adorons le Seigneur qui nous a faits.
7 Oui, il est notre Dieu :
nous sommes le peuple qu'il conduit.

Aujourd'hui écouterez-vous sa parole ?
8 « Ne fermez pas votre coeur comme au désert 9 où vos pères m'ont tenté et provoqué,
et pourtant ils avaient vu mon exploit. »
 

DEUXIEME LECTURE - Romains 5, 1-2. 5-8
Frères,1 Dieu a fait de nous des justes par la foi ;
nous sommes ainsi en paix avec Dieu
par notre Seigneur Jésus Christ,
2 qui nous a donné, par la foi,
l'accès au monde de la
grâce
dans lequel nous sommes établis ;
et notre orgueil à nous,
c'est d'espérer avoir part à la gloire de Dieu.
5 Et l'espérance ne trompe pas,
puisque l'amour de Dieu a été répandu dans nos coeurs
par l'
Esprit Saint qui nous a été donné.6 Alors que nous n'étions encore capables de rien,
le Christ, au temps fixé par Dieu,
est mort pour les coupables que nous étions.
7 Accepter de mourir pour un homme juste,
c'est déjà difficile ;
peut-être donnerait-on sa vie pour un homme de bien.
8 Or, la preuve que Dieu nous aime,
c'est que le Christ est mort pour nous,
alors que nous étions encore pécheurs.


EVANGILE - Jean 4, 5-42 (lecture brève)
5 Jésus arrivait à une ville de Samarie appelée Sykar,
près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph,
6 et où se trouve le puits de Jacob.
Jésus, fatigué par la route, s'était assis là, au bord du puits. Il était environ midi.
7 Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l'eau.
Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. »
8 (En effet, ses disciples étaient partis à la ville pour acheter de quoi manger.)9 La Samaritaine lui dit :
« Comment ! Toi qui es Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? »
(En effet, les Juifs ne veulent rien avoir en commun avec les Samaritains.)
10 Jésus lui répondit : « Si tu savais le don de Dieu,
si tu connaissais celui qui te dit : Donne-moi à boire,
c'est toi qui lui aurais demandé, et il t'aurait donné de l'eau vive. »
11 Elle lui dit : « Seigneur, tu n'as rien pour puiser, et le puits est profond :
avec quoi prendrais-tu l'eau vive ?
12 Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits,
et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ? »
13 Jésus lui répondit :
« Tout homme qui boit de cette eau aura encore soif ;
14 mais celui qui boira de l'eau que moi je lui donnerai n'aura plus jamais soif ;
et l'eau que je lui donnerai deviendra en lui source jaillissante
pour la vie éternelle. »
15 La femme lui dit : « Seigneur, donne-la-moi, cette eau : que je n'aie plus soif,
et que je n'aie plus à venir ici pour puiser. »...
19 « Je le vois, tu es un prophète. Alors, explique-moi :20 Nos pères ont adoré Dieu sur la montagne qui est là,
et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem. »
21 Jésus lui dit : « Femme, crois-moi : l'heure vient où vous n'irez plus sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. 22 Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ;
nous adorons, nous, celui que nous connaissons, car le salut vient des Juifs.
23 Mais l'heure vient - et c'est maintenant - où les vrais adorateurs
adoreront le Père en esprit et en vérité :
tels sont les adorateurs que recherche le Père.
24 Dieu est esprit, et ceux qui l'adorent, c'est en esprit et en vérité qu'ils doivent l'adorer. »25 La femme lui dit : « Je sais qu'il vient, le Messie, celui qu'on appelle Christ.
Quand il viendra, c'est lui qui nous fera connaître toutes choses. »
26 Jésus lui dit : « Moi qui te parle, je le suis. »...39 Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus.40 Lorsqu'ils arrivèrent auprès de lui, ils l'invitèrent à demeurer chez eux.
Il y resta deux jours.
41 Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de ses propres paroles,
et ils disaient à la femme :
42 « Ce n'est plus à cause de ce que tu nous as dit, que nous croyons maintenant ;
nous l'avons entendu par nous-mêmes, et nous savons que c'est vraiment lui le sauveur du monde. »




Commentaire
Thème : Le Dimanche de l’eau.        
Le thème commun développé par la première lecture et l’Évangile de ce dimanche c’est l’eau. Quant à la deuxième lecture, elle insiste sur l’amour de Dieu pour l’homme. Frères et sœurs, dans la péricope du livre de l’Exode, il est question des récriminations du peuple d’Israël avec l’action de l’Eternel, qui a étanché la soif de son peuple. Malgré les ingratitudes et le manque de reconnaissance du peuple, Yahvé par amour, cet amour dont il est question dans la péricope paulinienne, Yahvé fait le miracle et abreuve son peuple, il répond à l’appel de son peuple.
Comme Israël, aujourd’hui dans notre vie, malgré les bienfaits, les bénédictions et grâces que nous recevons, face à des difficultés ou à des épreuves, en lieu et place de reconnaissance, d’action de grâce, nous accusons Dieu, nous le maudissons, nous maudissons même le jour de notre naissance et nous lançons des défis. Sachons que malgré nos infidélités Dieu par amour lèvera toujours le soleil sur nous, il nous bénira chaque seconde. Quand au thème de ce dimanche qui est de l’eau, notons qu’il y a deux sortes d’eaux. Dans l’Ancien Testament, Israël a bu l’eau, mais pas l’eau vive. Dans l’Évangile, Jésus se présente à la Samaritaine comme étant cette eau. Oui avoir Jésus Christ, écouter le Christ, c’est boire cette eau vive. Frères et sœur, aujourd’hui le monde a soif, oui des pays ont soif, des hommes et des femmes ont soif de joie, soif de justice, soif d’amour, soif de paix, soif de la charité. Comme la Samaritaine, nous chrétiens abreuvons nous en Jésus Christ et allons vers les autres pour leur offrir cette eau éternelle, cette eau de grâce.
Aujourd’hui, au moment où des hommes et des femmes s’abreuvent dans des sectes ésotériques, au moment où des personnes s’abreuvent dans la source de l’argent, au moment où des personnes s’abreuvent dans la rivière du maraboutage et de la sorcellerie, au moment où des personnes s’abreuvent dans des puits de pouvoirs, invitons les à venir s’abreuver en Jésus Christ seul qui est la seule et unique eau vive. Toutes les sources tarissent et disparaitrons tôt ou tard. Jésus est ce petit puits qui ne tarit jamais alors que les autres fleuves tarissent même pendant la saison des pluies.

Père Hervé Marius Djadji La joie.

mercredi 23 mars 2011

COMMENTAIRE DES TEXTES DU DEUXIEME DIMANCHE DU TEMPS DE CARÊME DE L’ANNEE A : POUR NOTRE MEDITATION DE LA SEMAINE


Textes de dimanche 20 mars 2011

PREMIERE LECTURE - Genèse 12, 1-4a

Abraham vivait alors en Chaldée.
1 Le Seigneur lui dit :
« Pars de ton pays,
laisse ta famille et la maison de ton père,
va dans le pays que je te montrerai.
2 Je ferai de toi une grande nation,
je te bénirai,
je rendrai grand ton nom,
et tu deviendras une bénédiction.
3 Je bénirai ceux qui te béniront,
je maudirai celui qui te méprisera.
En toi seront bénies toutes les familles de la terre. »
4 Abraham partit, comme le Seigneur le lui avait dit,
et Loth partit avec lui.
 

PSAUME 32 (33)

4 Oui, elle est droite, la parole du Seigneur ;
il est fidèle en tout ce qu'il fait.
5 Il aime le bon droit et la justice ;
la terre est remplie de son amour.

18 Dieu veille sur ceux qui le craignent,
qui mettent leur espoir en son amour,
19 pour les délivrer de la mort,
les garder en vie aux jours de famine.

20 Nous attendons notre vie du Seigneur :
il est pour nous un appui, un bouclier.
22 Que ton amour, Seigneur, soit sur nous,
comme notre espoir est en toi.

DEUXIEME LECTURE - Deuxième Lettre à Timothée 1, 8b - 10

Fils bien-aimé,
8 avec la force de Dieu, prends ta part de souffrance
pour l'annonce de l'Evangile.
9 Car Dieu nous a sauvés,
et il nous a donné une vocation sainte,
non pas à cause de nos propres actes,
mais à cause de son projet à lui et de sa grâce.
Cette grâce nous avait été donnée dans le Christ Jésus
avant tous les siècles,
10 et maintenant elle est devenue visible à nos yeux,
car notre Sauveur, le Christ Jésus, s'est manifesté
en détruisant la mort,
et en faisant resplendir la vie et l'immortalité
par l'annonce de l'Evangile.

 
EVANGILE - Matthieu 17, 1-9
 
1 Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère,
et il les emmène à l'écart, sur une haute montagne.
2 Il fut transfiguré devant eux ;
son visage devint brillant comme le soleil,
et ses vêtements, blancs comme la lumière.
3 Voici que leur apparurent Moïse et Elie,
qui s'entretenaient avec lui.
4 Pierre alors prit la parole et dit à Jésus :
« Seigneur, il est heureux que nous soyons ici !
Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes,
une pour toi, une pour Moïse et une pour Elie. »
5 Il parlait encore,
lorsqu'une nuée lumineuse les couvrit de son ombre ;
et, de la nuée, une voix disait :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé,
en qui j'ai mis tout mon amour ; écoutez-le ! »
6 Entendant cela, les disciples tombèrent la face contre terre
et furent saisis d'une grande frayeur.
7 Jésus s'approcha, les toucha et leur dit :
« Relevez-vous et n'ayez pas peur ! »
8 Levant les yeux, ils ne virent plus que lui, Jésus seul.
9 En descendant de la montagne,
Jésus leur donna cet ordre :
« Ne parlez de cette vision à personne,
avant que le Fils de l'homme
soit ressuscité d'entre les morts. »
 
 
Commentaire :
 
Avec le père Hervé Djadji la joie méditons les textes de Chaque dimanche.
Que pouvons-nous retenir comme enseignement ce dimanche 20 mars 2011 ?
Aujourd’hui l’Église notre mère nous propose des textes qui nous aident dans notre cheminement vers Pâques. Pour mieux comprendre les textes de ce dimanche nous allons exploiter des verbes importants pour ressortir l’idée de notre méditation. Pour cerner l’aventure d’Abraham, il est important de remonter dans les autres évènements du livre de la Genèse. En effet, avec Abraham nous sommes à une autre aventure entre Dieu et l’homme. En effet après Adam et Ève, et le déluge, avec Abraham Dieu tente une aventure avec l’humanité au nom de son amour puisqu’il veut toujours être avec l’homme. Après cette précision que retenir du premier texte ?
Dans la première lecture, Yahvé dans son adresse à Abraham utilise le verbe quitter, partir. Dans ce verbe de mouvement, Yahvé invite Abraham à faire un pas c'est-à-dire à abandonner ses attitudes antiques pour adopter un autre comportement. Donc il y a un passage qui se fait. Mais que gagne Abraham dans cette invitation ?
« Je te ferai une grande nation » « Je te bénirai » « je rendrai grand ton nom » « tu deviendras une bénédiction » « Je bénirai ceux qui te béniront » « Je maudirai celui qui te méprisera ». A partir des éléments que nous venons de relever, c’est que Abraham en acceptant d’abandonner ses vielles habitudes, est comblé de bénédictions, Abraham reçoit des grâces. Que peut-on retenir pour nous ? Durant ce temps de carême acceptons tous de faire un mouvement dans notre pensée, dans nos actes, faisons un pas pour que comme Abraham nous puissions être bénis le jour de Pâques.
Dans l’Évangile, nous contemplons le Seigneur transfiguré, oui avant d’être défiguré à la croix, Jésus connaît une transfiguration. Comme dans le premier texte, dans la deuxième lecture il est question de mouvement. En effet Jésus prend Pierre, Jacques et Jean, puis les emmène sur la montagne. Ensuite c’est la transfiguration, c'est-à-dire Jésus est dans toute sa gloire, il manifeste pleinement sa divinité, c’est déjà l’anticipation de la résurrection. Ainsi pour que les apôtres puissent avoir ce privilège de contempler Jésus dans toute sa gloire, ils ont accepté de faire un mouvement avec lui. Aussi sommes nous invités à accepter de quitter une habitude, un comportement, une manière de penser, pour que le Jour de la Pâques nous soyons transfigurés, nos échecs deviennent réussites, pour que nous passons des pleurs en joies, de la malédiction à la bénédiction, de la maladie à la guérison, du célibat au mariage, de la tristesse à la joie dans le foyer, de la stérilité à l’enfantement. Seulement il faut écouter Jésus et Jésus seul.
Résolution de la semaine : Je prends la décision de quitter une mauvaise habitude.
Prions : Pensons à tous ceux qui s’appellent Joseph et Joséphine. Ce samedi 19 Mars : fête de Saint Joseph. Prions pour mon  défunt père Joseph Djadji.
Messe : Durant le temps de carême la couleur liturgique est violette à cause de la pénitence et de l’espérance.

Bonne semaine et à Dimanche prochain toujours dans la joie
Père Hervé Djadji La joie.


 

samedi 19 mars 2011

DIEU DANS LA CRISE EN CÔTE D’IVOIRE

Depuis le mois de décembre 2010, les résultats conflictuels du second tour de l’élection présidentielle a plongé le pays des hommes de paix dans une escalade de violences qui s’étend chaque heure et crée la misère dans ce beau pays. Le grand constat que nous avons fait c’est le nom de Dieu qui est beaucoup utilisé par les clans en conflits et même tous les Ivoiriens. Partant de cette observation nous avons voulu proposer une réflexion sur la place de Dieu dans cette crise. Quelle est la place de Dieu dans cette crise ? Pourquoi employons-nous son nom dans nos interventions ? Quelle conception avons-nous de Dieu dans cette guerre ?
Comme nous venons de souligner, depuis le début de cette crise postélectorale, Dieu est beaucoup sollicité par l’ensemble des Ivoiriens. Certains l’implorent pour la paix, d’autres l’invoquent pour un soutien face à l’ennemi, d’autres encore lui confient la défaite de l’adversaire ou la victoire de son clan. Ainsi, chacun utilise Dieu en fonction de ses aspirations. En effet les discours des leaders des deux clans en conflit se terminent par des expressions : « Que Dieu bénisse et protège la Côte d’Ivoire ». Même pour aller en combat des soldats affirment ceci : " Dieu est avec nous donc nous gagnerons". Ainsi, dans des interventions nous constatons que chacun affirme avoir Dieu de son côté donc il gagnera ce conflit. Par ailleurs, lorsque les leaders font des adresses à leurs partisans, on entend des réponses telles que « Amen ». De même pendant des séances de prières, des personnes invoquent la puissance de Dieu contre les autres.
Par ailleurs, dans cette mouvance spirituelle, nous observons des signes miraculeux interprétés selon les clans et les positions. Nous avons une sauce dans laquelle est dessinée un cœur, la statue de la Vierge Marie à Agboville qui a changé de position, un signe de nuage à Adjamé, un arc-en-ciel entouré de soleil et d’autres manifestations dites miraculeuses. Que dire de toutes ces attitudes et signes ?
Nous sommes très heureux de cette effervescence religieuse, du fait que chacun puisse parler de Dieu. Oui dans cette misère, personne n’a oublié Dieu. On le voit partout, il est dans nos consciences et dans nos prières. L'observation que nous faisons à ce niveau est celle-ci:  « Tu honoreras le nom de Yahvé ». Retenons que le nom de Dieu ne peut être utilisé pour commettre le mal. Dieu n’est pas notre petit camarade de quartier. Que l’utilisation de son nom nous pousse à abandonner les armes et les discours guerrier. Oui chaque fois que nous utilisons le nom de Dieu pour maudire, tuer, inviter à la vengeance, à la haine, ce n’est pas le nom du Dieu de Jésus Christ. Ne prenons pas le nom de Dieu pour créer un mouvement de foule. N’utilisons pas le nom de Dieu sur nos lèvres tandis que nos cœurs font la guerre. Si nous aimons vraiment Dieu, si nous voulons que le Dieu de Jésus Christ bénissent notre pays, laissons les armes et les attitudes belliqueuses pour adopter cet ordre du Christ : « Aimez-vous les uns les autres ».
Concernant les différents signes miraculeux, loin de nous toute idée de doute, mais au lieu de voir des miracles partout, au lieu de rechercher des interprétations dans tout ce que nous voyons, posons des actes de paix. En lieu et place de signes, et de manifestations miraculeuses, le plus grand miracle que chacun de nous doit rechercher et demander à Dieu c’est la paix et le pardon. Ne regardons pas le ciel. Dieu nous demande de regarder dans notre quartier et parti politique. Le seul signe que nous offre Jésus est celui de Jonas, qui est celui de la conversion.
Chers frères et sœurs, que le nom de Dieu nous inspire au pardon, à l’amour. Soyons ouverts à l’Esprit de ce Dieu que nous invoquons. N’utilisons pas seulement son nom, pratiquons Ses commandements. Oui mon frère, ma soeur, ce Dieu que tu aimes tant et que tu invoques dans cette crise n’est pas loin de toi, il est à tes côtés, ce Dieu c’est ton frère d’Abobo, ta sœur du RHDP et ton frère du LMP.

Père Hervé Djadji Lajoie.

mercredi 16 mars 2011

CRISE EN CÔTE D’IVOIRE : LE MAL D'AUJOURD'HUI SERA LE MAL DE DEMAIN : POUVOIR ET ETRE ENSEMBLE.


Le titre de notre présent article pose le problème du pouvoir et de l’être ensemble ou des relations interethniques et le pouvoir. La présente réflexion sera construite autour des interrogations suivantes : Est-ce que le pouvoir est synonyme de destruction de relations inter- personnelles ? Est-ce que le pouvoir doit détruire le ciment social ?
De 1960 à 1993 date à laquelle Dieu a repris le souffle de vie du père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne, le tissu social ivoirien ou encore l’être ensemble en côte d’Ivoire étaient fondés sur l’amour, la paix et l’unité malgré des imperfections dans ce vivre ensemble. L’Ivoirien du nord et celui du sud vivaient dans une symbiose totale. Celui de l’Est et celui du centre et de l’ouest se considéraient comme frères. La fraternité faisait partie de l’être même de l’Ivoirien. D’où cette affirmation de notre hymne national : « Pays de la fraternité ». Oui, la paix entre Ivoiriens et l’unité entre ces derniers et les frères venus d’ailleurs n’étaient pas un problème, car la symbiose était manifeste malgré des déviations que l’on peut relever de temps en temps. Malheureusement, du 7 août 1993 jusqu’à ce jour cette ambiance s’est considérablement détériorée.
En effet, la course et l’amour du pouvoir ont remis en cause l’être ensemble dans ce pays. Car l’ivoirité avec les orientations et utilisations qu’ont été faites par les politiciens de tous bords, le coup d’État de 1999, l’attaque armée de la patrie en septembre 2002 qui a divisé le pays en deux et la crise née de l’élection présidentielle, ont détruit la cohésion sociale. Oui, aujourd’hui au nom du pouvoir, des peuples et des régions qui jadis étaient ensemble se regardent avec une grande méfiance. Oui aujourd’hui notre être ensemble s’exprime par des tueries, la haine, le viol, les enlèvements, les vols, le terrorisme et le génocide. Aujourd’hui, la paix, le sourire, la solidarité, la joie de vivre et la tolérance ont disparu dans notre pays pour faire place à toutes sortes de vices. Tout ce que nous avons cultivé et semé plus d’un demi-siècle, disparait et c’est une autre société bien vicieuse que nous sommes entrain de construire au nom d’un pouvoir malgré les morts et le sang. A partir de ce qui précède, il convient d’interpeller tous les clans en conflit avec leurs branches armées ainsi que tous les Ivoiriens.
Chers frères et sœurs le pouvoir est passager, momentané. Car aucun homme ne peut être éternellement président. Le pouvoir ne constitue pas le centre de la vie. Retenons que le mal que nous semons, le mal que nous faisons, le mal que nous utilisons comme moyen pour être au pouvoir, sera le mal de demain. Oui les tueries, les viols, les vols que nous commettons aujourd’hui nous suivrons et ne disparaitrons pas de manière automatique. Un camp sera forcement au pouvoir, mais un règne sans ciment social, sans unité, sans paix, un règne sans entente entre les villages, entre les régions est un règne démoniaque, satanique.
 Aujourd’hui au Rwanda, le génocide a semé un mal éternel malgré les efforts de tolérance, au Japon la bombe atomique a semé un mal éternel, aux États Unis, l’attaque des tours jumelles demeurera toujours dans la conscience des Américains, en Afrique du sud l’apartheid restera toujours dans la mentalité, l’holocauste ne disparaitra jamais dans la vie des Juifs. Dès lors notons que les actes que nous posons aujourd’hui à cause du pouvoir nous suivrons. L’histoire retiendra éternellement que nous avons été auteur des tueries et des viols en Côte d’Ivoire. Ne semons pas le mal, ne tuons pas, ne commettons pas le génocide de manière consciente et volontaire pour ensuite organiser demain des journées de pardon et de réconciliation nationale avec des larmes d’hypocrites.


Père Hervé Djadji Lajoie

dimanche 13 mars 2011

COMMENTAIRE DES TEXTES DU PREMIER DIMANCHE DU TEMPS DE CARÊME

COMMENTAIRE DES TEXTES DU PREMIER DIMANCHE DU TEMPS DE CARÊME DE L’ANNEE A : POUR NOTRE MEDITATION DE LA SEMAINE

Les textes de ce dimanche :
Textes de dimanche 13 mars 2011
PREMIERE LECTURE - Genèse 2, 7-9 ; 3, 1-7a
7 Au temps où le Seigneur Dieu fit le ciel et la terre,
il modela l'homme avec la poussière tirée du sol ;
il insuffla dans ses narines le souffle de vie,
et l'homme devint un être vivant.
8 Le Seigneur Dieu planta un jardin en Eden, à l'Orient,
et y plaça l'homme qu'il avait modelé.
9 Le Seigneur fit pousser du sol
toute sorte d'arbres à l'aspect attirant et aux fruits savoureux ;
il y avait aussi l'arbre de vie au milieu du jardin,
et l'arbre de la connaissance du bien et du mal.
1 Or, le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs
que le Seigneur avait faits.
Il dit à la femme :
"Alors, Dieu vous a dit :
Vous ne mangerez le fruit d'aucun arbre du jardin ?"
2 La femme répondit au serpent :
'Nous mangeons les fruits des arbres du jardin.
3 Mais, pour celui qui est au milieu du jardin,
Dieu a dit :
"Vous n'en mangerez pas, vous n'y toucherez pas,
sinon vous mourrez."
4 Le serpent dit à la femme :
"Pas du tout ! Vous ne mourrez pas !
5 Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez,
vos yeux s'ouvriront,
et vous serez comme des dieux,
connaissant le bien et le mal."
6 La femme s'aperçut que le fruit de l'arbre devait être savoureux,
qu'il avait un aspect agréable
et qu'il était désirable, puisqu'il donnait l'intelligence.
Elle prit de ce fruit, et en mangea.
Elle en donna aussi à son mari,
et il en mangea.
7 Alors leurs yeux à tous deux s'ouvrirent
et ils connurent qu'ils étaient nus.

PSAUME 50
Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour,
selon ta grande miséricorde, efface mon péché.
Lave-moi tout entier de ma faute,
purifie-moi de mon offense.

Oui, je connais mon péché,
ma faute est toujours devant moi.
Contre toi, et toi seul, j'ai péché,
ce qui est mal à tes yeux, je l'ai fait.

Crée en moi un coeur pur, ô mon Dieu,
renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
Ne me chasse pas loin de ta face,
ne me reprends pas ton esprit saint.

Rends-moi la joie d'être sauvé ;
que l'esprit généreux me soutienne.
Seigneur, ouvre mes lèvres,
et ma bouche annoncera ta louange.
 Fait entrer le nouveau baptisé dans la communauté de l'Église.L'Ancien et le Nouveau Testament, avant et depuis Jésus-Christ.Bienveillance de Dieu pour les hommes.Culte public qui englobe l'ensemble de la prière de l'Eglise et les célébrations sacramentelles.Attitude qui incite à l'indulgence et au pardon.Récit allégorique servant à présenter un enseignement et à en faciliter la compréhension.Transgression volontaire d'une règle ou d'un commandement divin - point de rupture entre Dieu et l'homme.Conversion de l'esprit et du coeur. Sacrement qui permet de recevoir le pardon des péchés.Personne inspirée par Dieu pour être son porte parole.Cantiques ou chants sacrés contenus dans l'Ancien Testament.Harmonie retrouvée. Acte par lequel Dieu pardonne au pécheur repentant.

DEUXIEME LECTURE - Romains 5, 12-19
Frères,12 par un seul homme, Adam, le péché est entré dans le monde,
et par le péché est venue la mort,
et ainsi, la mort est passée en tous les hommes, du fait que tous ont péché.
13 Avant la loi de Moïse, le péché était déjà dans le monde.
Certes, on dit que le péché ne peut être sanctionné quand il n'y a pas de loi ;
14 mais pourtant, depuis Adam jusqu'à Moïse, la mort a régné,
même sur ceux qui n'avaient pas péché par désobéissance
à la manière d'Adam.
Or, Adam préfigurait celui qui devait venir.
15 Mais le don gratuit de Dieu et la faute n'ont pas la même mesure.
En effet, si la mort a frappé la multitude des hommes par la faute d'un seul,
combien plus la grâce de Dieu a-t-elle comblé la multitude,
cette grâce qui est donnée en un seul homme, Jésus Christ.
16 Le don de Dieu et les conséquences du péché d'un seul
n'ont pas la même mesure non plus :
d'une part, en effet, pour la faute d'un seul, le jugement a conduit à la condamnation ;
d'autre part, pour une multitude de fautes, le don gratuit de Dieu conduit à la justification.
17 En effet, si, à cause d'un seul homme, par la faute d'un seul homme, la mort a régné,
combien plus, à cause de Jésus Christ et de lui seul, règneront-ils dans la vie,
ceux qui reçoivent en plénitude le don de la grâce qui les rend justes.
18 Bref, de même que la faute commise par un seul
a conduit tous les hommes à la condamnation,
de même l'accomplissement de la justice par un seul
a conduit tous les hommes à la justification qui donne la vie.
19 En effet, de même que tous sont devenus pécheurs
parce qu'un seul homme a désobéi,
de même tous deviendront justes parce qu'un seul homme a obéi.

EVANGILE - Matthieu 4, 1-11
Jésus, après son baptême,
1 fut conduit au désert par l'Esprit pour être tenté par le démon.
2 Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim.
3 Le tentateur s'approcha et lui dit :
« Si tu es le Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. »
4 Mais Jésus répondit :
« Il est écrit : Ce n'est pas seulement de pain que l'homme doit vivre,
mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »
5 Alors le démon l'emmène à la ville sainte, à Jérusalem,
le place au sommet du Temple
6 et lui dit : « Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas ;
car il est écrit : Il donnera pour toi des ordres à ses anges,
et : ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. »
7 Jésus lui déclara :
« Il est encore écrit : Tu ne mettras pas à l'épreuve le Seigneur ton Dieu. »
8 Le démon l'emmène encore sur une très haute montagne
et lui fait voir tous les royaumes du monde avec leur gloire.
9 Il lui dit : « Tout cela, je te le donnerai, si tu te prosternes pour m'adorer. »
10 Alors, Jésus lui dit : « Arrière, Satan !
car il est écrit : C'est devant le Seigneur que tu te prosterneras
et c'est lui seul que tu adoreras. »
11 Alors le démon le quitte.
Voici que des anges s'approchèrent de lui, et ils le servaient.


Commentaire :
Ce premier Dimanche de carême, les textes que nous propose l’Église pour notre méditation de la semaine, mettent en évidence la tentation. Oui dans le texte tiré du livre de la genèse, il est question de la première tentation de l’homme après la création. En effet, Adam et Ève créés bon par Dieu et vivant heureux dans la symbiose totale dans le jardin sont perturbés par l’arrivée dans le jardin d’un être étrange et étranger à leur milieu de vie. Le contact avec cet être occasionne leur chute. Dès lors le péché entre dans la création et l’homme devient faible. Mais l’homme sera relevé par l’Homme par excellence, Jésus Christ comme Saint Paul nous enseigne dans la deuxième lecture. Cela se vérifie dans l’Évangile, dans lequel Matthieu présente le Christ vainqueur du démon. Que retenir de ces deux tentations ?
La défaite de l’homme à la première tentation, est ce qui nous pousse au péché. Cette déviation de l’homme se présente à nous chaque jour. Oui nous sommes tendus vers le péché, car nous sommes marqués par ce péché et ses effets qu’on appelle la concupiscence. Mais avec l’exemple de Jésus qui relève le défi, nous devons retenir que l’homme, unis au Christ est capable de vaincre toute sorte de tentation. Nous ne devons pas tomber dans le découragement face à la tentation. Nous ne devons pas dire ceci « malgré tout ce que je fais, les prières et autres actes spirituels, je n’arrive pas à tenir face au péché, le démon a toujours la victoire sur moi ». Non, sors de cette mentalité. Durant notre séjour terrestre, le démon nous tentera, il nous demandera de l’adorer, d’aimer le matériel que notre frère, d’être égoïste, de tuer, de rechercher des postes et le pouvoir avec tous les moyens. Mais face à toutes sortes de tentations rappelle-toi que Jésus a pu tenir. Donc avec la messe, l’adoration au saint sacrement, le rosaire, la méditation de la parole de Dieu, la confession et notre volonté, nous sommes capables de dire non à Satan et à ses disciples qui errent sur cette terre. Et si nous tenons, le démon quittera et les anges s’approcheront de nous pour nous servir et nous bénir.
A DIMANCHE PROCHAIN
Père Hervé Djadji La joie de Yaobou.