dimanche 27 mars 2011

COMMENTAIRE DU TROISIEME DIMANCHE DE CARÊME DE L’ANNEE A



Textes du dimanche 27 mars 2011

PREMIERE LECTURE - Exode 17, 3-7
Les fils d'Israël campaient dans le désert à Rephidim,3 et le peuple avait soif.
Ils récriminèrent contre Moïse :
« Pourquoi nous as-tu fait monter d'Egypte ?
Etait-ce pour nous faire mourir de soif
avec nos fils et nos troupeaux ? »
4 Moïse cria vers le Seigneur :
« Que vais-je faire de ce peuple ?
Encore un peu, et ils me lapideront ! »
5 Le Seigneur dit à Moïse :
« Passe devant eux,
emmène avec toi plusieurs des anciens d'Israël,
prends le bâton avec lequel tu as frappé le Nil, et va !
6 Moi, je serai là, devant toi,
sur le rocher du mont Horeb.
Tu frapperas le rocher,
il en sortira de l'eau, et le peuple boira ! »
Et Moïse fit ainsi sous les yeux des anciens d'Israël.
7 Il donna à ce lieu le nom de Massa (c'est-à-dire : « défi »)
et Mériba (c'est-à-dire : « Accusation »),
parce que les fils d'Israël avaient accusé le Seigneur,
et parce qu'ils l'avaient mis au défi, en disant :
« Le Seigneur est-il vraiment au milieu de nous,
ou bien n'y-est-il pas ? »

PSAUME 94 ( 95 )
1 Venez, crions de joie pour le Seigneur,
acclamons notre Rocher, notre salut !
2 Allons jusqu'à lui en rendant grâce,
par nos hymnes de fête acclamons-le !
6 Entrez, inclinez-vous, prosternez-vous,
adorons le Seigneur qui nous a faits.
7 Oui, il est notre Dieu :
nous sommes le peuple qu'il conduit.

Aujourd'hui écouterez-vous sa parole ?
8 « Ne fermez pas votre coeur comme au désert 9 où vos pères m'ont tenté et provoqué,
et pourtant ils avaient vu mon exploit. »
 

DEUXIEME LECTURE - Romains 5, 1-2. 5-8
Frères,1 Dieu a fait de nous des justes par la foi ;
nous sommes ainsi en paix avec Dieu
par notre Seigneur Jésus Christ,
2 qui nous a donné, par la foi,
l'accès au monde de la
grâce
dans lequel nous sommes établis ;
et notre orgueil à nous,
c'est d'espérer avoir part à la gloire de Dieu.
5 Et l'espérance ne trompe pas,
puisque l'amour de Dieu a été répandu dans nos coeurs
par l'
Esprit Saint qui nous a été donné.6 Alors que nous n'étions encore capables de rien,
le Christ, au temps fixé par Dieu,
est mort pour les coupables que nous étions.
7 Accepter de mourir pour un homme juste,
c'est déjà difficile ;
peut-être donnerait-on sa vie pour un homme de bien.
8 Or, la preuve que Dieu nous aime,
c'est que le Christ est mort pour nous,
alors que nous étions encore pécheurs.


EVANGILE - Jean 4, 5-42 (lecture brève)
5 Jésus arrivait à une ville de Samarie appelée Sykar,
près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph,
6 et où se trouve le puits de Jacob.
Jésus, fatigué par la route, s'était assis là, au bord du puits. Il était environ midi.
7 Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l'eau.
Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. »
8 (En effet, ses disciples étaient partis à la ville pour acheter de quoi manger.)9 La Samaritaine lui dit :
« Comment ! Toi qui es Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? »
(En effet, les Juifs ne veulent rien avoir en commun avec les Samaritains.)
10 Jésus lui répondit : « Si tu savais le don de Dieu,
si tu connaissais celui qui te dit : Donne-moi à boire,
c'est toi qui lui aurais demandé, et il t'aurait donné de l'eau vive. »
11 Elle lui dit : « Seigneur, tu n'as rien pour puiser, et le puits est profond :
avec quoi prendrais-tu l'eau vive ?
12 Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits,
et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ? »
13 Jésus lui répondit :
« Tout homme qui boit de cette eau aura encore soif ;
14 mais celui qui boira de l'eau que moi je lui donnerai n'aura plus jamais soif ;
et l'eau que je lui donnerai deviendra en lui source jaillissante
pour la vie éternelle. »
15 La femme lui dit : « Seigneur, donne-la-moi, cette eau : que je n'aie plus soif,
et que je n'aie plus à venir ici pour puiser. »...
19 « Je le vois, tu es un prophète. Alors, explique-moi :20 Nos pères ont adoré Dieu sur la montagne qui est là,
et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem. »
21 Jésus lui dit : « Femme, crois-moi : l'heure vient où vous n'irez plus sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. 22 Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ;
nous adorons, nous, celui que nous connaissons, car le salut vient des Juifs.
23 Mais l'heure vient - et c'est maintenant - où les vrais adorateurs
adoreront le Père en esprit et en vérité :
tels sont les adorateurs que recherche le Père.
24 Dieu est esprit, et ceux qui l'adorent, c'est en esprit et en vérité qu'ils doivent l'adorer. »25 La femme lui dit : « Je sais qu'il vient, le Messie, celui qu'on appelle Christ.
Quand il viendra, c'est lui qui nous fera connaître toutes choses. »
26 Jésus lui dit : « Moi qui te parle, je le suis. »...39 Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus.40 Lorsqu'ils arrivèrent auprès de lui, ils l'invitèrent à demeurer chez eux.
Il y resta deux jours.
41 Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de ses propres paroles,
et ils disaient à la femme :
42 « Ce n'est plus à cause de ce que tu nous as dit, que nous croyons maintenant ;
nous l'avons entendu par nous-mêmes, et nous savons que c'est vraiment lui le sauveur du monde. »




Commentaire
Thème : Le Dimanche de l’eau.        
Le thème commun développé par la première lecture et l’Évangile de ce dimanche c’est l’eau. Quant à la deuxième lecture, elle insiste sur l’amour de Dieu pour l’homme. Frères et sœurs, dans la péricope du livre de l’Exode, il est question des récriminations du peuple d’Israël avec l’action de l’Eternel, qui a étanché la soif de son peuple. Malgré les ingratitudes et le manque de reconnaissance du peuple, Yahvé par amour, cet amour dont il est question dans la péricope paulinienne, Yahvé fait le miracle et abreuve son peuple, il répond à l’appel de son peuple.
Comme Israël, aujourd’hui dans notre vie, malgré les bienfaits, les bénédictions et grâces que nous recevons, face à des difficultés ou à des épreuves, en lieu et place de reconnaissance, d’action de grâce, nous accusons Dieu, nous le maudissons, nous maudissons même le jour de notre naissance et nous lançons des défis. Sachons que malgré nos infidélités Dieu par amour lèvera toujours le soleil sur nous, il nous bénira chaque seconde. Quand au thème de ce dimanche qui est de l’eau, notons qu’il y a deux sortes d’eaux. Dans l’Ancien Testament, Israël a bu l’eau, mais pas l’eau vive. Dans l’Évangile, Jésus se présente à la Samaritaine comme étant cette eau. Oui avoir Jésus Christ, écouter le Christ, c’est boire cette eau vive. Frères et sœur, aujourd’hui le monde a soif, oui des pays ont soif, des hommes et des femmes ont soif de joie, soif de justice, soif d’amour, soif de paix, soif de la charité. Comme la Samaritaine, nous chrétiens abreuvons nous en Jésus Christ et allons vers les autres pour leur offrir cette eau éternelle, cette eau de grâce.
Aujourd’hui, au moment où des hommes et des femmes s’abreuvent dans des sectes ésotériques, au moment où des personnes s’abreuvent dans la source de l’argent, au moment où des personnes s’abreuvent dans la rivière du maraboutage et de la sorcellerie, au moment où des personnes s’abreuvent dans des puits de pouvoirs, invitons les à venir s’abreuver en Jésus Christ seul qui est la seule et unique eau vive. Toutes les sources tarissent et disparaitrons tôt ou tard. Jésus est ce petit puits qui ne tarit jamais alors que les autres fleuves tarissent même pendant la saison des pluies.

Père Hervé Marius Djadji La joie.

mercredi 23 mars 2011

COMMENTAIRE DES TEXTES DU DEUXIEME DIMANCHE DU TEMPS DE CARÊME DE L’ANNEE A : POUR NOTRE MEDITATION DE LA SEMAINE


Textes de dimanche 20 mars 2011

PREMIERE LECTURE - Genèse 12, 1-4a

Abraham vivait alors en Chaldée.
1 Le Seigneur lui dit :
« Pars de ton pays,
laisse ta famille et la maison de ton père,
va dans le pays que je te montrerai.
2 Je ferai de toi une grande nation,
je te bénirai,
je rendrai grand ton nom,
et tu deviendras une bénédiction.
3 Je bénirai ceux qui te béniront,
je maudirai celui qui te méprisera.
En toi seront bénies toutes les familles de la terre. »
4 Abraham partit, comme le Seigneur le lui avait dit,
et Loth partit avec lui.
 

PSAUME 32 (33)

4 Oui, elle est droite, la parole du Seigneur ;
il est fidèle en tout ce qu'il fait.
5 Il aime le bon droit et la justice ;
la terre est remplie de son amour.

18 Dieu veille sur ceux qui le craignent,
qui mettent leur espoir en son amour,
19 pour les délivrer de la mort,
les garder en vie aux jours de famine.

20 Nous attendons notre vie du Seigneur :
il est pour nous un appui, un bouclier.
22 Que ton amour, Seigneur, soit sur nous,
comme notre espoir est en toi.

DEUXIEME LECTURE - Deuxième Lettre à Timothée 1, 8b - 10

Fils bien-aimé,
8 avec la force de Dieu, prends ta part de souffrance
pour l'annonce de l'Evangile.
9 Car Dieu nous a sauvés,
et il nous a donné une vocation sainte,
non pas à cause de nos propres actes,
mais à cause de son projet à lui et de sa grâce.
Cette grâce nous avait été donnée dans le Christ Jésus
avant tous les siècles,
10 et maintenant elle est devenue visible à nos yeux,
car notre Sauveur, le Christ Jésus, s'est manifesté
en détruisant la mort,
et en faisant resplendir la vie et l'immortalité
par l'annonce de l'Evangile.

 
EVANGILE - Matthieu 17, 1-9
 
1 Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère,
et il les emmène à l'écart, sur une haute montagne.
2 Il fut transfiguré devant eux ;
son visage devint brillant comme le soleil,
et ses vêtements, blancs comme la lumière.
3 Voici que leur apparurent Moïse et Elie,
qui s'entretenaient avec lui.
4 Pierre alors prit la parole et dit à Jésus :
« Seigneur, il est heureux que nous soyons ici !
Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes,
une pour toi, une pour Moïse et une pour Elie. »
5 Il parlait encore,
lorsqu'une nuée lumineuse les couvrit de son ombre ;
et, de la nuée, une voix disait :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé,
en qui j'ai mis tout mon amour ; écoutez-le ! »
6 Entendant cela, les disciples tombèrent la face contre terre
et furent saisis d'une grande frayeur.
7 Jésus s'approcha, les toucha et leur dit :
« Relevez-vous et n'ayez pas peur ! »
8 Levant les yeux, ils ne virent plus que lui, Jésus seul.
9 En descendant de la montagne,
Jésus leur donna cet ordre :
« Ne parlez de cette vision à personne,
avant que le Fils de l'homme
soit ressuscité d'entre les morts. »
 
 
Commentaire :
 
Avec le père Hervé Djadji la joie méditons les textes de Chaque dimanche.
Que pouvons-nous retenir comme enseignement ce dimanche 20 mars 2011 ?
Aujourd’hui l’Église notre mère nous propose des textes qui nous aident dans notre cheminement vers Pâques. Pour mieux comprendre les textes de ce dimanche nous allons exploiter des verbes importants pour ressortir l’idée de notre méditation. Pour cerner l’aventure d’Abraham, il est important de remonter dans les autres évènements du livre de la Genèse. En effet, avec Abraham nous sommes à une autre aventure entre Dieu et l’homme. En effet après Adam et Ève, et le déluge, avec Abraham Dieu tente une aventure avec l’humanité au nom de son amour puisqu’il veut toujours être avec l’homme. Après cette précision que retenir du premier texte ?
Dans la première lecture, Yahvé dans son adresse à Abraham utilise le verbe quitter, partir. Dans ce verbe de mouvement, Yahvé invite Abraham à faire un pas c'est-à-dire à abandonner ses attitudes antiques pour adopter un autre comportement. Donc il y a un passage qui se fait. Mais que gagne Abraham dans cette invitation ?
« Je te ferai une grande nation » « Je te bénirai » « je rendrai grand ton nom » « tu deviendras une bénédiction » « Je bénirai ceux qui te béniront » « Je maudirai celui qui te méprisera ». A partir des éléments que nous venons de relever, c’est que Abraham en acceptant d’abandonner ses vielles habitudes, est comblé de bénédictions, Abraham reçoit des grâces. Que peut-on retenir pour nous ? Durant ce temps de carême acceptons tous de faire un mouvement dans notre pensée, dans nos actes, faisons un pas pour que comme Abraham nous puissions être bénis le jour de Pâques.
Dans l’Évangile, nous contemplons le Seigneur transfiguré, oui avant d’être défiguré à la croix, Jésus connaît une transfiguration. Comme dans le premier texte, dans la deuxième lecture il est question de mouvement. En effet Jésus prend Pierre, Jacques et Jean, puis les emmène sur la montagne. Ensuite c’est la transfiguration, c'est-à-dire Jésus est dans toute sa gloire, il manifeste pleinement sa divinité, c’est déjà l’anticipation de la résurrection. Ainsi pour que les apôtres puissent avoir ce privilège de contempler Jésus dans toute sa gloire, ils ont accepté de faire un mouvement avec lui. Aussi sommes nous invités à accepter de quitter une habitude, un comportement, une manière de penser, pour que le Jour de la Pâques nous soyons transfigurés, nos échecs deviennent réussites, pour que nous passons des pleurs en joies, de la malédiction à la bénédiction, de la maladie à la guérison, du célibat au mariage, de la tristesse à la joie dans le foyer, de la stérilité à l’enfantement. Seulement il faut écouter Jésus et Jésus seul.
Résolution de la semaine : Je prends la décision de quitter une mauvaise habitude.
Prions : Pensons à tous ceux qui s’appellent Joseph et Joséphine. Ce samedi 19 Mars : fête de Saint Joseph. Prions pour mon  défunt père Joseph Djadji.
Messe : Durant le temps de carême la couleur liturgique est violette à cause de la pénitence et de l’espérance.

Bonne semaine et à Dimanche prochain toujours dans la joie
Père Hervé Djadji La joie.


 

samedi 19 mars 2011

DIEU DANS LA CRISE EN CÔTE D’IVOIRE

Depuis le mois de décembre 2010, les résultats conflictuels du second tour de l’élection présidentielle a plongé le pays des hommes de paix dans une escalade de violences qui s’étend chaque heure et crée la misère dans ce beau pays. Le grand constat que nous avons fait c’est le nom de Dieu qui est beaucoup utilisé par les clans en conflits et même tous les Ivoiriens. Partant de cette observation nous avons voulu proposer une réflexion sur la place de Dieu dans cette crise. Quelle est la place de Dieu dans cette crise ? Pourquoi employons-nous son nom dans nos interventions ? Quelle conception avons-nous de Dieu dans cette guerre ?
Comme nous venons de souligner, depuis le début de cette crise postélectorale, Dieu est beaucoup sollicité par l’ensemble des Ivoiriens. Certains l’implorent pour la paix, d’autres l’invoquent pour un soutien face à l’ennemi, d’autres encore lui confient la défaite de l’adversaire ou la victoire de son clan. Ainsi, chacun utilise Dieu en fonction de ses aspirations. En effet les discours des leaders des deux clans en conflit se terminent par des expressions : « Que Dieu bénisse et protège la Côte d’Ivoire ». Même pour aller en combat des soldats affirment ceci : " Dieu est avec nous donc nous gagnerons". Ainsi, dans des interventions nous constatons que chacun affirme avoir Dieu de son côté donc il gagnera ce conflit. Par ailleurs, lorsque les leaders font des adresses à leurs partisans, on entend des réponses telles que « Amen ». De même pendant des séances de prières, des personnes invoquent la puissance de Dieu contre les autres.
Par ailleurs, dans cette mouvance spirituelle, nous observons des signes miraculeux interprétés selon les clans et les positions. Nous avons une sauce dans laquelle est dessinée un cœur, la statue de la Vierge Marie à Agboville qui a changé de position, un signe de nuage à Adjamé, un arc-en-ciel entouré de soleil et d’autres manifestations dites miraculeuses. Que dire de toutes ces attitudes et signes ?
Nous sommes très heureux de cette effervescence religieuse, du fait que chacun puisse parler de Dieu. Oui dans cette misère, personne n’a oublié Dieu. On le voit partout, il est dans nos consciences et dans nos prières. L'observation que nous faisons à ce niveau est celle-ci:  « Tu honoreras le nom de Yahvé ». Retenons que le nom de Dieu ne peut être utilisé pour commettre le mal. Dieu n’est pas notre petit camarade de quartier. Que l’utilisation de son nom nous pousse à abandonner les armes et les discours guerrier. Oui chaque fois que nous utilisons le nom de Dieu pour maudire, tuer, inviter à la vengeance, à la haine, ce n’est pas le nom du Dieu de Jésus Christ. Ne prenons pas le nom de Dieu pour créer un mouvement de foule. N’utilisons pas le nom de Dieu sur nos lèvres tandis que nos cœurs font la guerre. Si nous aimons vraiment Dieu, si nous voulons que le Dieu de Jésus Christ bénissent notre pays, laissons les armes et les attitudes belliqueuses pour adopter cet ordre du Christ : « Aimez-vous les uns les autres ».
Concernant les différents signes miraculeux, loin de nous toute idée de doute, mais au lieu de voir des miracles partout, au lieu de rechercher des interprétations dans tout ce que nous voyons, posons des actes de paix. En lieu et place de signes, et de manifestations miraculeuses, le plus grand miracle que chacun de nous doit rechercher et demander à Dieu c’est la paix et le pardon. Ne regardons pas le ciel. Dieu nous demande de regarder dans notre quartier et parti politique. Le seul signe que nous offre Jésus est celui de Jonas, qui est celui de la conversion.
Chers frères et sœurs, que le nom de Dieu nous inspire au pardon, à l’amour. Soyons ouverts à l’Esprit de ce Dieu que nous invoquons. N’utilisons pas seulement son nom, pratiquons Ses commandements. Oui mon frère, ma soeur, ce Dieu que tu aimes tant et que tu invoques dans cette crise n’est pas loin de toi, il est à tes côtés, ce Dieu c’est ton frère d’Abobo, ta sœur du RHDP et ton frère du LMP.

Père Hervé Djadji Lajoie.

mercredi 16 mars 2011

CRISE EN CÔTE D’IVOIRE : LE MAL D'AUJOURD'HUI SERA LE MAL DE DEMAIN : POUVOIR ET ETRE ENSEMBLE.


Le titre de notre présent article pose le problème du pouvoir et de l’être ensemble ou des relations interethniques et le pouvoir. La présente réflexion sera construite autour des interrogations suivantes : Est-ce que le pouvoir est synonyme de destruction de relations inter- personnelles ? Est-ce que le pouvoir doit détruire le ciment social ?
De 1960 à 1993 date à laquelle Dieu a repris le souffle de vie du père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne, le tissu social ivoirien ou encore l’être ensemble en côte d’Ivoire étaient fondés sur l’amour, la paix et l’unité malgré des imperfections dans ce vivre ensemble. L’Ivoirien du nord et celui du sud vivaient dans une symbiose totale. Celui de l’Est et celui du centre et de l’ouest se considéraient comme frères. La fraternité faisait partie de l’être même de l’Ivoirien. D’où cette affirmation de notre hymne national : « Pays de la fraternité ». Oui, la paix entre Ivoiriens et l’unité entre ces derniers et les frères venus d’ailleurs n’étaient pas un problème, car la symbiose était manifeste malgré des déviations que l’on peut relever de temps en temps. Malheureusement, du 7 août 1993 jusqu’à ce jour cette ambiance s’est considérablement détériorée.
En effet, la course et l’amour du pouvoir ont remis en cause l’être ensemble dans ce pays. Car l’ivoirité avec les orientations et utilisations qu’ont été faites par les politiciens de tous bords, le coup d’État de 1999, l’attaque armée de la patrie en septembre 2002 qui a divisé le pays en deux et la crise née de l’élection présidentielle, ont détruit la cohésion sociale. Oui, aujourd’hui au nom du pouvoir, des peuples et des régions qui jadis étaient ensemble se regardent avec une grande méfiance. Oui aujourd’hui notre être ensemble s’exprime par des tueries, la haine, le viol, les enlèvements, les vols, le terrorisme et le génocide. Aujourd’hui, la paix, le sourire, la solidarité, la joie de vivre et la tolérance ont disparu dans notre pays pour faire place à toutes sortes de vices. Tout ce que nous avons cultivé et semé plus d’un demi-siècle, disparait et c’est une autre société bien vicieuse que nous sommes entrain de construire au nom d’un pouvoir malgré les morts et le sang. A partir de ce qui précède, il convient d’interpeller tous les clans en conflit avec leurs branches armées ainsi que tous les Ivoiriens.
Chers frères et sœurs le pouvoir est passager, momentané. Car aucun homme ne peut être éternellement président. Le pouvoir ne constitue pas le centre de la vie. Retenons que le mal que nous semons, le mal que nous faisons, le mal que nous utilisons comme moyen pour être au pouvoir, sera le mal de demain. Oui les tueries, les viols, les vols que nous commettons aujourd’hui nous suivrons et ne disparaitrons pas de manière automatique. Un camp sera forcement au pouvoir, mais un règne sans ciment social, sans unité, sans paix, un règne sans entente entre les villages, entre les régions est un règne démoniaque, satanique.
 Aujourd’hui au Rwanda, le génocide a semé un mal éternel malgré les efforts de tolérance, au Japon la bombe atomique a semé un mal éternel, aux États Unis, l’attaque des tours jumelles demeurera toujours dans la conscience des Américains, en Afrique du sud l’apartheid restera toujours dans la mentalité, l’holocauste ne disparaitra jamais dans la vie des Juifs. Dès lors notons que les actes que nous posons aujourd’hui à cause du pouvoir nous suivrons. L’histoire retiendra éternellement que nous avons été auteur des tueries et des viols en Côte d’Ivoire. Ne semons pas le mal, ne tuons pas, ne commettons pas le génocide de manière consciente et volontaire pour ensuite organiser demain des journées de pardon et de réconciliation nationale avec des larmes d’hypocrites.


Père Hervé Djadji Lajoie

dimanche 13 mars 2011

COMMENTAIRE DES TEXTES DU PREMIER DIMANCHE DU TEMPS DE CARÊME

COMMENTAIRE DES TEXTES DU PREMIER DIMANCHE DU TEMPS DE CARÊME DE L’ANNEE A : POUR NOTRE MEDITATION DE LA SEMAINE

Les textes de ce dimanche :
Textes de dimanche 13 mars 2011
PREMIERE LECTURE - Genèse 2, 7-9 ; 3, 1-7a
7 Au temps où le Seigneur Dieu fit le ciel et la terre,
il modela l'homme avec la poussière tirée du sol ;
il insuffla dans ses narines le souffle de vie,
et l'homme devint un être vivant.
8 Le Seigneur Dieu planta un jardin en Eden, à l'Orient,
et y plaça l'homme qu'il avait modelé.
9 Le Seigneur fit pousser du sol
toute sorte d'arbres à l'aspect attirant et aux fruits savoureux ;
il y avait aussi l'arbre de vie au milieu du jardin,
et l'arbre de la connaissance du bien et du mal.
1 Or, le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs
que le Seigneur avait faits.
Il dit à la femme :
"Alors, Dieu vous a dit :
Vous ne mangerez le fruit d'aucun arbre du jardin ?"
2 La femme répondit au serpent :
'Nous mangeons les fruits des arbres du jardin.
3 Mais, pour celui qui est au milieu du jardin,
Dieu a dit :
"Vous n'en mangerez pas, vous n'y toucherez pas,
sinon vous mourrez."
4 Le serpent dit à la femme :
"Pas du tout ! Vous ne mourrez pas !
5 Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez,
vos yeux s'ouvriront,
et vous serez comme des dieux,
connaissant le bien et le mal."
6 La femme s'aperçut que le fruit de l'arbre devait être savoureux,
qu'il avait un aspect agréable
et qu'il était désirable, puisqu'il donnait l'intelligence.
Elle prit de ce fruit, et en mangea.
Elle en donna aussi à son mari,
et il en mangea.
7 Alors leurs yeux à tous deux s'ouvrirent
et ils connurent qu'ils étaient nus.

PSAUME 50
Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour,
selon ta grande miséricorde, efface mon péché.
Lave-moi tout entier de ma faute,
purifie-moi de mon offense.

Oui, je connais mon péché,
ma faute est toujours devant moi.
Contre toi, et toi seul, j'ai péché,
ce qui est mal à tes yeux, je l'ai fait.

Crée en moi un coeur pur, ô mon Dieu,
renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
Ne me chasse pas loin de ta face,
ne me reprends pas ton esprit saint.

Rends-moi la joie d'être sauvé ;
que l'esprit généreux me soutienne.
Seigneur, ouvre mes lèvres,
et ma bouche annoncera ta louange.
 Fait entrer le nouveau baptisé dans la communauté de l'Église.L'Ancien et le Nouveau Testament, avant et depuis Jésus-Christ.Bienveillance de Dieu pour les hommes.Culte public qui englobe l'ensemble de la prière de l'Eglise et les célébrations sacramentelles.Attitude qui incite à l'indulgence et au pardon.Récit allégorique servant à présenter un enseignement et à en faciliter la compréhension.Transgression volontaire d'une règle ou d'un commandement divin - point de rupture entre Dieu et l'homme.Conversion de l'esprit et du coeur. Sacrement qui permet de recevoir le pardon des péchés.Personne inspirée par Dieu pour être son porte parole.Cantiques ou chants sacrés contenus dans l'Ancien Testament.Harmonie retrouvée. Acte par lequel Dieu pardonne au pécheur repentant.

DEUXIEME LECTURE - Romains 5, 12-19
Frères,12 par un seul homme, Adam, le péché est entré dans le monde,
et par le péché est venue la mort,
et ainsi, la mort est passée en tous les hommes, du fait que tous ont péché.
13 Avant la loi de Moïse, le péché était déjà dans le monde.
Certes, on dit que le péché ne peut être sanctionné quand il n'y a pas de loi ;
14 mais pourtant, depuis Adam jusqu'à Moïse, la mort a régné,
même sur ceux qui n'avaient pas péché par désobéissance
à la manière d'Adam.
Or, Adam préfigurait celui qui devait venir.
15 Mais le don gratuit de Dieu et la faute n'ont pas la même mesure.
En effet, si la mort a frappé la multitude des hommes par la faute d'un seul,
combien plus la grâce de Dieu a-t-elle comblé la multitude,
cette grâce qui est donnée en un seul homme, Jésus Christ.
16 Le don de Dieu et les conséquences du péché d'un seul
n'ont pas la même mesure non plus :
d'une part, en effet, pour la faute d'un seul, le jugement a conduit à la condamnation ;
d'autre part, pour une multitude de fautes, le don gratuit de Dieu conduit à la justification.
17 En effet, si, à cause d'un seul homme, par la faute d'un seul homme, la mort a régné,
combien plus, à cause de Jésus Christ et de lui seul, règneront-ils dans la vie,
ceux qui reçoivent en plénitude le don de la grâce qui les rend justes.
18 Bref, de même que la faute commise par un seul
a conduit tous les hommes à la condamnation,
de même l'accomplissement de la justice par un seul
a conduit tous les hommes à la justification qui donne la vie.
19 En effet, de même que tous sont devenus pécheurs
parce qu'un seul homme a désobéi,
de même tous deviendront justes parce qu'un seul homme a obéi.

EVANGILE - Matthieu 4, 1-11
Jésus, après son baptême,
1 fut conduit au désert par l'Esprit pour être tenté par le démon.
2 Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim.
3 Le tentateur s'approcha et lui dit :
« Si tu es le Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. »
4 Mais Jésus répondit :
« Il est écrit : Ce n'est pas seulement de pain que l'homme doit vivre,
mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »
5 Alors le démon l'emmène à la ville sainte, à Jérusalem,
le place au sommet du Temple
6 et lui dit : « Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas ;
car il est écrit : Il donnera pour toi des ordres à ses anges,
et : ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. »
7 Jésus lui déclara :
« Il est encore écrit : Tu ne mettras pas à l'épreuve le Seigneur ton Dieu. »
8 Le démon l'emmène encore sur une très haute montagne
et lui fait voir tous les royaumes du monde avec leur gloire.
9 Il lui dit : « Tout cela, je te le donnerai, si tu te prosternes pour m'adorer. »
10 Alors, Jésus lui dit : « Arrière, Satan !
car il est écrit : C'est devant le Seigneur que tu te prosterneras
et c'est lui seul que tu adoreras. »
11 Alors le démon le quitte.
Voici que des anges s'approchèrent de lui, et ils le servaient.


Commentaire :
Ce premier Dimanche de carême, les textes que nous propose l’Église pour notre méditation de la semaine, mettent en évidence la tentation. Oui dans le texte tiré du livre de la genèse, il est question de la première tentation de l’homme après la création. En effet, Adam et Ève créés bon par Dieu et vivant heureux dans la symbiose totale dans le jardin sont perturbés par l’arrivée dans le jardin d’un être étrange et étranger à leur milieu de vie. Le contact avec cet être occasionne leur chute. Dès lors le péché entre dans la création et l’homme devient faible. Mais l’homme sera relevé par l’Homme par excellence, Jésus Christ comme Saint Paul nous enseigne dans la deuxième lecture. Cela se vérifie dans l’Évangile, dans lequel Matthieu présente le Christ vainqueur du démon. Que retenir de ces deux tentations ?
La défaite de l’homme à la première tentation, est ce qui nous pousse au péché. Cette déviation de l’homme se présente à nous chaque jour. Oui nous sommes tendus vers le péché, car nous sommes marqués par ce péché et ses effets qu’on appelle la concupiscence. Mais avec l’exemple de Jésus qui relève le défi, nous devons retenir que l’homme, unis au Christ est capable de vaincre toute sorte de tentation. Nous ne devons pas tomber dans le découragement face à la tentation. Nous ne devons pas dire ceci « malgré tout ce que je fais, les prières et autres actes spirituels, je n’arrive pas à tenir face au péché, le démon a toujours la victoire sur moi ». Non, sors de cette mentalité. Durant notre séjour terrestre, le démon nous tentera, il nous demandera de l’adorer, d’aimer le matériel que notre frère, d’être égoïste, de tuer, de rechercher des postes et le pouvoir avec tous les moyens. Mais face à toutes sortes de tentations rappelle-toi que Jésus a pu tenir. Donc avec la messe, l’adoration au saint sacrement, le rosaire, la méditation de la parole de Dieu, la confession et notre volonté, nous sommes capables de dire non à Satan et à ses disciples qui errent sur cette terre. Et si nous tenons, le démon quittera et les anges s’approcheront de nous pour nous servir et nous bénir.
A DIMANCHE PROCHAIN
Père Hervé Djadji La joie de Yaobou.

vendredi 11 mars 2011

CRISE EN CÔTE D’IVOIRE : OÙ SONT NOS PROPHETES ET LEADERS RELIGIEUX ?

Pendant la campagne présidentielle, tous les Ivoiriens ont apprécié et admiré les interventions de nos pasteurs et Imams dans le but d’inviter les Ivoiriens à la prière et demander les bénédictions du Dieu miséricordieux. Après les résultats conflictuels du second tour de l’élection présidentielle, hormis quelques ballets diplomatiques entre les camps en conflits et des déclarations divergentes, nos pasteurs, prêtres, Évêques et Imams ont disparu de la scène. Oui les Ivoiriens et tous ceux qui suivent l’actualité du pays se posent des questions : Où sont passés nos guides religieux ? Où sont nos éminents charismatiques ? Les prophètes se sont-ils tus ? Les politiciens ont-ils vaincu nos prophètes ? Où sont nos défenseurs de la dignité humaine ? Pourquoi sont-ils silencieux ?
Dans la présente étude, nous tenterons de faire le tour de ces différentes interrogations dans le but de répondre sans faux fuyant à cette réalité dont font face les Ivoiriens dans une désolation totale.
Oui, après les résultats du second tour de la présidentielle, la remarque que nous avons faite, c’est que nos guides religieux de plusieurs confessions et communautés religieuses, à travers des discours et des bouts de phrases lors de leurs méditations ont montré de manière criarde et notoire leur désaccord sur leur vision de la crise née de l’élection présidentielle. Des interventions teintées de couleur politique et très souvent avec les mêmes slogans et expressions utilisées par les portes paroles des partis politiques en conflits. D’où cette affirmation d’un confrère : « Les leaders religieux ivoiriens représentent au niveau spirituel la copie conforme de notre système politique ».
Ainsi, à travers les différents discours contradictoires entre des ministres d’une même confession religieuse et ceux de communautés différentes suivis de ce grand silence nous pouvons déduire que nos guides semblent avoir échoué face à l’équation dressée par les politiciens. Oui avec le silence nous pouvons dire que nos leaders religieux n’ont pas pu percer le mur de nos politiciens malgré les prières, les jeûnes et leur bonne volonté. Et la solution choisie par nos chers guides, c’est de retourner dans leurs églises, cathédrales, mosquées et temples pour prier, méditer et poser des actes caritatifs auprès des refugiés. Oui cela aussi est une arme. Mais Chers confrères pasteurs, les Ivoiriens meurent, on ne sait qui tue qui, des morts gisent partout, le sang coule et les déplacés augmentent. Les fidèles veulent voir leurs guides religieux à leurs côtés, ils veulent nous voir à Abobo, Koumassi, Anyama assurant la médiation entre les camps. Ils veulent des réactions vigoureuses et vraies au moment où le décalogue n’est plus respecté. Oui nous pouvons dire avec regret : « les agneaux ont été frappés et les bergers se sont dispersés ».
Face à cette crise qui perdure, l’heure de l’engagement a sonné. Prenons le devant car l’image du Dieu que nous invoquons est bafouée. Et aussi bien le peuple ivoirien que Dieu le créateur nous observent. Relevons la tête. Acceptons un mea culpa et demandons pardon, convertissons nous et apportons notre médiation pour la résolution de cette crise. Prenons nos responsabilités. Disons la parole capable de guérir et de sauver la Côte d’Ivoire malgré le prix à payer. Et nous pouvons puiser dans nos ressources spirituelles et dans nos traditions multiséculaires pour résoudre cette crise. N’attendons pas après les tueries pour donner un sens spirituel aux différents évènements. N’attendons pas des milliers de morts pour trouver des textes dans nos livres sacrés pour réconforter les familles. N’attendons pas après un génocide pour organiser des veillées et temps de prières dans le but d’expliquer avec des catégories théologiques et spirituelles les atrocités avec des affirmations telles que : « Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris, il en a été comme le Seigneur a voulu ». Et D’autres dirons ceci : Selon une vision, Dieu a prévu que la Côte d’Ivoire passe par des morts, des viols, du carnage et banditisme pour connaitre sa gloire car Dieu aime la Côte d’Ivoire ». N’oublions pas que Dieu préfère celui qui agit pour enrayer le mal par rapport à celui qui se tait et vient prier après le mal.
Père Hervé Djadji
 herve.djadji@yahoo.fr