mercredi 26 janvier 2011

MEDITATION POUR LA CÔTE D’IVOIRE (du white and black au black and black -suite)


Dans notre méditation intitulée du white and black au black and black, nous avons fait une analyse sur les relations entre Africains. De cette réflexion, nous avons fait la déduction selon laquelle, les relations entre les noirs sont très souvent centrées sur la domination, l’exploitation, la jalousie, l’hypocrisie, la sorcellerie, le tribalisme et la capacité de faire barrière à l’autre dans son évolution. L’allure que prend la crise ivoirienne née de l’élection présidentielle ne contredit pas notre vision des relations entre africains. En effet, au moment où certains pays insistent sur une résolution pacifique de la crise, plusieurs pays d’Afrique (de l’Afrique de l’ouest), se livrent à prendre des sanctions sur le pays et même à constituer une force militaire dans le but annoncé d’y installer la paix. Quelle analyse peut-on faire de cette attitude ? Que peut-on dire de cette entreprise ? En quoi ce projet honore t-il l’Afrique dans ce monde de nouvelles technologies ? Cette action est-elle différente du comportement des africains pendant l’esclavage et la colonisation ?
L’élection présidentielle en Côte d’Ivoire a engendrée une impasse politique symbolisée par l’existence de deux gouvernements et deux présidents. Un reconnu par la constitution ivoirienne et l’autre reconnu par la communauté internationale via la Commission électorale indépendante. Cette situation met les Ivoiriens et même les autres pays du monde mal à l’aise. Ainsi chacun de son côté cherche à trouver une solution pour sortir le peuple ivoirien de cette ambiance qui n’honore pas ce pays jadis havre de paix et modèle d’unité. Mais quelle analyse peut-on faire de cette crise née dans la mouvance de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance de plusieurs pays africains ?
Après une introspection et une rétrospection, nous sommes arrivés à la conclusion selon laquelle, au-delà d’une simple crise ivoiro-ivoirienne, ou d’une affaire d’élection présidentielle, cette crise est une épreuve à laquelle Dieu soumet le peuple africain. Dieu par cette crise veut tester la maturité des Africains. En effet pendant les évènements marquant les cinquantenaires d’indépendance, plusieurs colloques, séminaires et conférences furent organisées dans plusieurs pays du continent sur l’unité, la liberté, la souveraineté, l’intégration, l’autonomie et la maturité du continent noir. De même, plusieurs œuvres ont été écrites à ce sujet. Mais à travers cette crise ivoirienne Dieu montre aux Africains qu’il ne suffit pas de théoriser sur des thèmes tels que le panafricanisme, l’unité, la libération, le développement, le fait de se prendre en charge, la démocratie, la justice et la paix. Il faut les pratiquer et les vivre. Ce ne sont pas des mots. Ce sont des comportements, pour paraphraser le président Félix Houphouët Boigny de vénérée mémoire. En effet, l’Europe nous donne un exemple. Elle ne fait pas que faire des grands discours sur l’union européenne, elle fait l’effort de la vivre. Elle aide, soutient les faibles, les pays en crise. Nous pouvons citer son soutien à l’Irlande et à la Grèce.
Face à cette crise ivoirienne que feront les Africains ? Arriveront-ils à prouver aux yeux du monde qu’ils ont atteint leur maturité et leur liberté ? Pourront-ils par cette crise prouver qu’ils ne feront plus les erreurs comme ils l’ont fait au Rwanda, en Sierra-Léone, au Libéria, au Biafra, au Congo, ou chez les Bamilékés du Cameroun ? Ou confirmeront-ils après cinquante ans d’indépendance la thèse selon laquelle la vocation des Africains c’est de s’entretuer ? Autrement dit à cette heure de nouvelles technologies les Africains feront-ils des coalitions comme au temps de l’esclavage et de la colonisation pour faire souffrir d’autres Africains ? Qui vivra verra.
Père Hervé Djadji La Joie.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire