mardi 23 novembre 2010

Méditation pour la paix en côte d’Ivoire 2 : Du « black and white » au « black and black » (Du noir et blanc au noir et noir)


La célébration du demi-siècle des indépendances d’un nombre important de pays africains, fut l’un des grands évènements de l’année 2010. L’on peut affirmer que la célébration des indépendances et la coupe du monde furent les deux grands évènements de cette année dans le continent noir. Cette célébration des cinquante ans d’indépendance est considérée comme étant la commémoration du passage du black and white au black and black. Le second tour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire avec les tensions et haine que ce scrutin suscite, nous amène à réfléchir sur ces cinquante années d’indépendance à travers ces interrogations :
Qu’est ce que nos luttes pour l’indépendance ont apporté à l’Afrique ? Est-ce que ces cinquante années d’indépendance célébrées avec joie sont synonymes de changements ?
En 1957, avec l’indépendance du Ghana, couronnée en 1960 par une vague de pays qui ont accédé à l’indépendance, dont la Côte d’Ivoire, les Africains sont passés du black and white au black and black. Oui, avec les indépendances de nos pays, nous avons connu la réalisation d’un rêve, celui de confier la destinée de l’Afrique à ses propres enfants. Plus donc d’Européens ou d’Américains à la tête de nos pays. Nous sommes dès lors passés de la gestion de nos États par les De Gaulle, Treich-Laplène, Binger, Angoulvant et Péchoux à la gouvernance par nos propres frères : N’Krumah, Sékou Touré, Houphouët Boigny, Haïdjo, Modibo Kéita, Senghor, Bongo, Eyadéma, et autres.
Le constat que nous faisons, est qu’il est vrai que ce passage a permis aux africains de prendre leur responsabilité dans la gestion de leur continent. Cependant, nous avons répété les mêmes tares que nous avons combattues et décriées avec la dernière énergie face aux colonisateurs. Oui le black and black est devenu synonyme de tueries, d’assassinats programmés, d’exclusions, de coups d’État, de mauvaise gouvernance, de pauvreté, d’égoïsme et de génocide, au nom du dieu argent et du pouvoir. Dans ce black and black la solidarité, la tolérance, le partage, l’amour, la charité, le pardon, la dignité humaine, la joie, le respect de la vie et la crainte de Dieu qui caractérisent l’Africain, sont devenus des vains mots, des qualificatifs superficiels, abstraits.
De ce qui vient d’être exposé, nous invitons les Ivoiriens à prendre conscience que nous avons lutté pour atteindre le black and black, non pas pour s’entretuer, nous avons toujours voulu notre indépendance, notre autonomie, non pas pour s’exclure, non pas pour détruire notre patrie. Nous avons cherché notre liberté non pas pour aliéner ceux qui pensent pas comme nous. Nous avons voulu notre quiétude non pas pour inquiéter les autres. Prenons du recul et sachons que nous sommes entre nous. Ne soyons pas fiers chers Africains d’avoir sur nos sols des forces onusiennes de maintien de la paix.

Père Hervé Djadji La Joie.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire