dimanche 14 novembre 2010

MEDITATION PROPOSEE POUR LA PAIX EN CÔTE D’IVOIRE


« Le loup habitera avec l’agneau, la panthère se couchera avec le chevreau. Le veau, le lionceau, et la bête grasse iront ensemble, conduits par un petit garçon. La vache et l’ourse paîtront, ensemble se coucheront leurs petits. Le lion comme le bœuf, mangera de la paille. Le nourrisson jouera sur le repaire de l’aspic, sur le trou de la vipère le jeune enfant mettra la main. On ne fera plus de mal ni de violence sur toute ma montagne sainte, car le pays sera rempli de la connaissance de Yahvé, comme les eaux couvrent le fond de la mer » (11,6-9).
Nous vous proposons ce texte tiré du livre d’Isaïe 11, 6-9, dans le but de rechercher une réelle cohabitation entre habitants de la Côte d’Ivoire en ce moment de grandes tensions et d’exclusions mutuelles, ceci au nom d’une idéologie de la mêmeté comme nous l’avons souligné dans notre réflexion sur la spiritualité de l’Emmanuel pour une élection apaisée en Côte d’Ivoire.
En effet, cette péricope du livre d’Isaïe parait idyllique, paradisiaque, incompréhensible, voire irréelle. Puisque dans notre entendement humain, et dans notre logique, le loup et l’agneau ne pourront pas cohabiter sans qu’il y ait violence, la vache et l’ourse ne peuvent pas faire chemin ensemble sans qu’il y ait atrocité, la rencontre entre l’enfant et le lionceau donnera une attaque. Cependant, lorsque les hommes arrivent à dépassionner les débats et intérêts personnels, quand on sort de l’individualisme exacerbé pour tendre vers le bien commun, il est possible que des adversaires politiques, des partisans de partis politiques opposés, des hommes et des femmes issus de régions, religions et même de pays différents arrivent à cohabiter sans haine ni violence. Oui, dans notre pays la Côte d’Ivoire, cette cohabitation est possible pendant et après ces élections. En effet, de la même manière que des musulmans et des chrétiens, des nordistes et des sudistes, des ressortissants de l’Est et ceux de l’Ouest,  s’unissent dans le mariage, exercent dans les mêmes entreprises, voyagent dans les mêmes véhicules et se côtoient dans des funérailles, anniversaires, églises, mosquées et dans des stades, ils peuvent aujourd’hui dépassionner le débat politique et mettre au devant toutes les relations interpersonnelles. Cette image du prophète peut être réellement vécue dans notre pays si seulement nous le voulons. Oui nous le pouvons, yes we can comme aime le dire Son Excellence Barack Obama. Yes we can, oui nous pouvons aller à ce second tour, sans haine, nous pouvons voter le 28 novembre prochain dans l’entente, attendre les résultats dans la joie et accueillir le verdict final dans une attitude de gaieté et continuer à collaborer avec ceux qui seront à notre service dans un amour mutuel.
C’est à ce sursaut d’amour, à cette invitation à se dépasser, à cette élévation d’esprit que nous invitons tous les habitants de la Côte d’Ivoire. Seul celui qui arrivera à réaliser cela qui pourra dire : « J’aime mon pays ». Oui, fiers ivoiriens, le pays nous appelle à faire preuve de notre fierté non pas dans notre capacité d’exclusion, de violence, de destruction, d’arrogance, mais dans le but de vivre ensemble et d’être unis malgré nos différences.

Père Hervé Djadji Lajoie

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire